Retour à une vraie manif. Alors que les opposants à la loi travail avaient été cantonnés, jeudi à Paris, à un petit tour du bassin de l'Arsenal, près de Bastille, l'intersyndicale contre le projet El Khomri a obtenu l'autorisation de défiler, ce mardi, sur un parcours plus classique : près de 3 kilomètres entre la place de la Bastille et la place d'Italie, pour cette onzième journée nationale d'action contre la loi travail, qui coïncide avec le vote du projet de loi - largement remanié - par le Sénat.
Ce mardi, la CGT remettra également à l'Elysée les résultats de sa «votation citoyenne», un scrutin organisé dans les lieux publics sur la loi travail. «Le préfet a entendu notre mécontentement concernant le parcours de jeudi, explique Pascal Joly, secrétaire général de l'Union régionale Ile-de-France CGT. On ne voulait pas réitérer et on a trouvé ce compromis qui nous donne satisfaction.»
Mais les règles de sécurité devraient rester très strictes et le défilé très encadré. Selon la préfecture de police de Paris, 2 500 policiers seront mobilisés mardi dans la capitale, et «l'ensemble de l'itinéraire fera l'objet de contrôles systématiques à partir de la place de la Bastille». Un dispositif similaire à celui imposé au cortège de jeudi dernier. «Des consignes très fermes ont été données» aux forces de l'ordre, ajoute la préfecture, pour interpeller «toute personne en possession d'une arme» ou d'objets pouvant servir de projectiles, commettant des exactions ou faisant l'objet d'une interdiction de manifester. Car cette fois-ci encore, «une centaine de mesures d'interdiction de paraître ont été prises».