Menu
Libération
13 Novembre

La fuite d'Abdeslam facilitée par une mauvaise transmission des informations

Les services de renseignement belges étaient au courant de sa radicalisation mais ne l'avaient pas rentrée dans la base de données consultée par les gendarmes français qui l'ont contrôlé après les attentats du 13 Novembre.

Portrait d'archives non daté de Salah Abdeslam fourni le 15 novembre 2015 par la police nationale (Photo DSK. AFP)
Par AFP
Publié le 03/07/2016 à 20h27

Les services de renseignement belges, qui avaient connaissance de la radicalisation de Salah Abdeslam, n’avaient pas rentré cette information dans la base de données consultée par des gendarmes français qui l’ont contrôlé quelques heures après les attentats du 13 Novembre, a indiqué dimanche le rapporteur de la commission parlementaire sur les attentats.

Salah Abdeslam, seul membre encore en vie du commando jihadiste responsable des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, a pu regagner la Belgique en voiture le 14 novembre, quelques heures après les attentats. Contrôlé en compagnie de deux personnes à 9h10 par des gendarmes à Cambrai, près de la frontière franco-belge, il a présenté des papiers à son nom. Salah Abdeslam a été retenu par les gendarmes, car il avait été inscrit par les autorités belges dans un fichier européen, le Système d’information Schengen (SIS II) pour des faits de droit commun. La voiture a toutefois été autorisée à repartir au bout d’une demi-heure.

L’ordre de l’interpeller arrive trop tard

«Les gendarmes français ont respecté la procédure habituelle, ils ont même fait du zèle, quelques heures après les attentats, en le gardant plus longtemps qu'à l'ordinaire», a expliqué à l'AFP le député socialiste Sébastien Pietrasanta. «Mais alors que Salah Abdeslam était connu des services belges comme appartenant à la mouvance jihadiste, pour quelle raison cette information ne figurait pas dans le fichier ?», s'interroge le rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, qui présentera ses conclusions mardi.

Plus d’une heure après que les gendarmes ont laissé repartir Salah Abdeslam, les autorités belges informent les Français de son appartenance à la mouvance jihadiste. Les gendarmes reçoivent alors l’ordre de l’interpeller, trop tard.

Arrêté le 18 mars en Belgique, après une cavale de plus de quatre mois, transféré en France, Salah Abdeslam est détenu en quartier d’isolement à Fleury-Mérogis (Essonne).