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A Aubusson, François Hollande promet de «tisser l'ouvrage jusqu'à la fin»

Inaugurant dans la Creuse la nouvelle Cité internationale de la tapisserie, le chef de l'Etat a décliné des thèmes qui avaient tous à voir avec le sujet. Et avec d'autres choses au passage.
François Hollande à Aubusson, le 10 juillet. (Photo Georges Gobet. AFP)
publié le 10 juillet 2016 à 15h11

En inaugurant la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson, François Hollande a fait un choix judicieux. Car tout dans cette réalisation lui permet de parler des sujets qui fâchent sans avoir trop l’air d’y toucher. Ce nouvel équipement est un rêve politique : unanimité Etat-région-département-commune pour le monter, reconnaissance de la tapisserie d’Aubusson au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco, réactivation d’une filière de fabrication et de formation. Tout cela en terres socialistes de surcroît.

«Ici, c'est l'Europe»

Cette totalité se révèle d'emblée bien utile. «Pour réaliser cette Cité, il fallait qu'il y ait un rassemblement, pose Hollande. C'est toujours mieux ensemble que séparé. Et ça vaut pour toutes choses.» A bon entendeur…

La Cité présente une autre qualité : elle «veut témoigner non seulement de ce qui s'est fait ici mais aussi de ce qui s'est fabriqué ailleurs, comme si c'était le même fil, un fil universel, un fil mondial qui finalement, liait les pays dans lesquels elles ont été conçues». Mieux, l'équipement a bénéficié de financements européens. «Ici, c'est l'Europe, s'exclame le Président. Au moment où l'on s'interroge sur son avenir, avec toujours les mêmes questions, les intérêts des pays membres…»

«On ne voit l'œuvre qu'à la fin»

Et de conclure : «Mesdames et messieurs, il y aurait bien des métaphores, si je puis dire, à tisser en ce 10 juillet, 10 juillet que nous espérons être une date historique, une grande date. Déjà pour la Cité. Si l'on pouvait ajouter un autre événement…» En réfutant toute comparaison avec l'Euro, François Hollande évoque quand même «tout ce qui peut créer du rassemblement de l'unité. Nous ne devons pas gâcher ces instants-là, ils sont très importants pour une nation.»

Un mot quand même sur la tapisserie, qui «exige beaucoup de patience avant de voir l'œuvre accomplie». «Je voyais tout à l'heure ces tisseurs, raconte Hollande. Je leur demandais pour combien de temps elles ou ils en avaient pour réaliser leur chef-d'œuvre. Dix-huit mois, deux ans… Je n'ose pas dire cinq ans, pour ne pas là aussi, filer trop la métaphore mais on ne voit l'œuvre qu'à la fin, une fois qu'elle a été tissée.»