«Merci Hollande !» Même si elle précise ne pas être d'accord avec toutes les mesures du Président, c'est le cri du cœur qui vient spontanément aux lèvres de Pamela Monnier. A 24 ans, cette jeune femme bénéficie en effet depuis deux ans et demi d'un emploi d'avenir qui a changé sa vie. «Quand j'ai eu ce poste, j'ai fini par m'accepter, dit-elle. Avant, j'étais complexée et mal dans ma peau. Maintenant, je suis heureuse dans mon travail et je sens que les autres me considèrent comme une égale.» Pamela est agent d'entretien et de restauration dans un collège de Rennes, payée au Smic. Et elle n'a qu'un rêve, intégrer durablement la fonction publique. «Grâce à ce contrat, qui ne peut durer que trois ans, j'ai pu passer un concours qui me permet d'être embauchée comme stagiaire», précise-t-elle.
Avant cela, le parcours de Pamela Monnier n'a été qu'une succession de galères. A 12 ans, la détection d'une tumeur au cerveau l'oblige à de nombreux allers-retours entre l'école et l'hôpital. Elle décroche néanmoins un CAP de restauration,travaille comme serveuse avant de se tourner vers des entreprises de nettoyage. «Mais je n'arrivais pas à trouver mon équilibre, j'étais très instable.» D'autant qu'elle doit continuer à subir des opérations de chirurgie faciale et que des soucis cardiaques s'ajoutent à ses problèmes.
La jeune femme n'en bâtit pas moins des projets et fait construire une maison avec son compagnon. Pour rembourser les emprunts, elle travaille dans deux sociétés à la fois, à raison de 50 heures par semaine. Jusqu'à ce que l'un de ses employeurs lui propose de s'engager plus avant dans une activité spécialisée : le «nettoyage après décès». «Il s'agissait d'un travail très technique après des morts violentes, ça m'intéressait mais ça ne s'est jamais fait», raconte-t-elle. Pire, Pamela n'est bientôt plus payée et se retrouve sans emploi. «La bonne nouvelle, c'est que j'étais enceinte, mais totalement épuisée.» Elle engage une action aux prud'hommes mais, sans salaire ni indemnité de chômage après sa démission, elle se retrouve prise à la gorge.
Sans argent, à bout physiquement, Pôle Emploi lui suggère d'aller frapper à la porte de la mission locale. Son emploi d'avenir, réservé à des jeunes de moins de 25 ans, peu formés, est une aubaine. «Le travail en collectivité n'a rien à voir avec ce que j'ai connu auparavant. Il y a davantage de solidarité.» En dehors de ses heures au collège, elle travaille d'arrache-pied pour passer le concours de la fonction publique. «Mes collègues m'ont soutenue. Pour moi, c'est une seconde famille.» Ne manquait plus qu'un poste pérenne. Elle l'a décroché pour la rentrée.