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Libération

Le Front national sanctionne Arnautu

publié le 11 juillet 2016 à 20h31

Le bureau exécutif du FN ne compte plus que sept membres depuis ce lundi, au lieu des neuf théoriquement prévus. Après l'éviction du président d'honneur, Jean-Marie Le Pen, en août 2015, c'est la vice-présidente Marie-Christine Arnautu qui a perdu sa place, pour quinze mois. Cette figure du parti a été sanctionnée après avoir participé, le 1er mai, à un hommage à Jeanne d'Arc organisé par Jean-Marie Le Pen. L'ex-président du FN y avait notamment évoqué la «dédiabolisation» du parti comme «un calcul de naïf, de sot ou de traître». «Si des cadres se rendent là-bas, ce sera un acte d'hostilité. Donc ils passeront en commission de discipline», avait prévenu le vice-président, Florian Philippot. Sans décourager Marie-Christine Arnautu ni deux autres eurodéputés frontistes, Bruno Gollnisch et Mireille d'Ornano. Membres des instances dirigeantes du parti, Gollnisch et Arnautu avaient aussi été priés d'en démissionner. Le premier s'était exécuté pour la forme, pour se voir aussitôt gracié par Marine Le Pen. La seconde avait refusé, d'où son passage lundi devant le bureau exécutif en formation disciplinaire.

Pour les responsables frontistes, cette procédure était une question de «cohérence politique». L'intéressée y voyait, elle, la conséquence de ses désaccords avec Philippot, notamment en matière sociétale. Portée sur les questions familiales, Arnautu avait contesté certaines prises de position du vice-président du FN. Selon un participant au bureau exécutif de lundi, Philippot n'était pas présent - ce que d'aucuns interpréteront comme le souci d'éviter une confrontation directe. En apparence temporaire, la suspension d'Arnautu a en réalité toutes les chances d'être définitive. Le terme des quinze mois devrait en effet correspondre, peu ou prou, avec le prochain congrès du FN, lors duquel seront renouvelées les instances dirigeantes du parti. D'ici-là, elle restera toutefois membre du bureau politique du FN.