L'épouse de l'auteur de la tuerie de la promenade des Anglais a été contrainte de quitter le logement qu'elle habitait avec ses enfants dans le quartier Bateco, à Nice-Nord, a indiqué à Libération son avocat Jean-Yves Garino. «Elle reçoit des pressions de la part des citoyens, qui la considèrent comme coupable. Les gens étaient sous les fenêtres : la vindicte populaire. A cause des menaces physiques, il a fallu appeler la police, qui est intervenue. Ma cliente a donc été mise à l'abri dans un endroit sûr, avec ses enfants. C'est moi qui l'ai exfiltrée.» Placée en garde à vue pendant plus de quarante-huit heures, cette femme d'une trentaine d'années est sortie libre dimanche à 11 heures des locaux de la PJ niçoise. Aucune charge n'a été retenue contre elle. «C'est une personne qui est effondrée pour une double raison. […] Tout d'abord, il y a le nombre de victimes causées par son mari», affirme Me Garino, qui s'est entretenu avec elle «pendant deux heures et demie» à sa sortie des locaux de la police. Et surtout, il y a «le fait» qu'elle est «la mère de trois enfants, qui portent le nom de son mari. Ça a été un effondrement social, mais aussi un état de torpeur, car elle aussi a été victime des violences de son époux». En instance de divorce, cette femme vivait séparée de son mari depuis un an. «Elle a eu du mal à le faire partir du domicile conjugal suite aux violences. […] Elle avait porté plainte contre son mari. Il y avait une enquête du procureur, il y avait des signalements laissés par les assistantes sociales», souligne son avocat.
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