Manifestations monstres, bras de fer et échanges vifs entre exécutif, parlementaires et syndicats… Et puis le bout du tunnel dans l'indifférence. Mercredi après-midi, faute de majorité, le Premier ministre a «engagé la responsabilité du gouvernement». Comprendre : Manuel Valls a eu recours, pour la troisième et dernière fois au sujet de la loi travail, à l'article 49.3 de la Constitution à l'Assemblée nationale pour adopter le texte qui a divisé le pays. Le tout face à des bancs clairsemés : un avant-goût de vacances et un suspense minimum. D'ailleurs, le Premier ministre n'a pas traîné. Il s'est exprimé en moins de 120 secondes chrono. Le temps d'évoquer «l'unité» après l'attentat de Nice et l'échec des négociations après des «heures» de discussions avec les syndicats. Si une motion de censure déposée avant jeudi, 16 h 30, n'est pas votée, le texte sera considéré comme définitivement adopté.
A la tombée du 49.3, la salle des Quatre-Colonnes était à l'image des bancs : une poignée de députés. Certains, à l'image du communiste André Chassaigne, étaient furieux. D'autres assuraient le service après-vente du gouvernement. Parmi eux, Bruno Le Roux. Le patron des socialistes à l'Assemblée nationale préfère se tourner vers l'avenir, petit sourire en coin. «Une fois que la loi travail sera applicable, on fera taire les sceptiques», argumente le hollandais. Peut-être, ou pas. Restent les cicatrices après des mois de tensions sociales, et une gauche et des écologistes qui se fracturent chaque jour un peu plus.