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Libération
Rappel

En 2015, une église avait déjà été visée à Villejuif

Procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvraydossier
Sid Ahmed Ghlam, un étudiant de 24 ans qui préparait un attentat ciblant l'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte, dans cette commune du Val-de-Marne, avait alors été arrêté.
L'église Saint-Cyr, le 22 avril à Villejuif. Elle avait été la cible d'un attentat avorté en 2015. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 26 juillet 2016 à 12h34

Une prise d'otages a eu lieu dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, non loin de Rouen, en Haute-Normandie, faisant au moins un mort parmi les otages. Le parquet antiterroriste a été saisi même si, à ce stade, les motivations des assaillants ne sont pas connues.

Ce n'est pas la première fois qu'une église est visée. En avril 2015, un attentat contre une église à Villejuif avait été évité dans des circonstances mouvementées. Le 19 avril 2015, Sid Ahmed Ghlam, un étudiant de 24 ans, appelle le Samu après s'être tiré une balle dans la jambe. A leur arrivée, les policiers trouvent le jeune homme dans une rue du XIIIe arrondissement de Paris. Dans sa voiture et sa chambre, ils découvrent quatre kalachnikovs, deux armes de poing, des gilets pare-balles. Détecté par les services de renseignement pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale, il faisait l'objet d'une fiche S - pour «sûreté de l'Etat» -, ce qui implique une surveillance.

Très vite, les enquêteurs exhument du matériel informatique de Ghlam des messages cryptés révélant des instructions pour «trouver une bonne église avec du monde». Le plan a capoté mais il a fait une victime collatérale : Aurélie Châtelain, professeure de fitness de 32 ans, est retrouvée morte sur le siège passager de sa voiture, tuée par balle, près d'un hôtel. L'étudiant est écroué et mis en examen le 24 avril.

«Sid Ahmed Ghlam disposait d'une documentation en arabe évoquant les organisations terroristes Al-Qaeda et Etat islamique. Il aurait évoqué la commission d'un attentat avec un homme pouvant se trouver en Syrie. Ce dernier lui aurait demandé explicitement de cibler particulièrement une église», expliquait alors François Molins, le procureur de Paris.

Les enquêteurs s'interrogent encore sur le rôle de Fabien Clain

Selon le Figaro, qui avait pu consulter des extraits de la mémoire des ordinateurs du suspect, accompagnés par d'autres éléments retrouvés pendant la perquisition de sa voiture et de sa chambre d'étudiant, ce dernier projetait «un attentat retentissant et symbolique, tout d'abord dans un symbole de la religion chrétienne». «Pour l'église, j'ai cherché, et en Île-de-France, c'est difficile pour repartir. Tu peux voir sur Google Map, les bonnes églises ou paroisses sont tout près d'un commissariat ou gendarmerie», aurait expliqué Sid Ahmed Ghlam à un possible complice.

Sid Ahmed Ghlam a affirmé avoir été missionné depuis les zones turco-syriennes pour commettre un attentat après deux voyages en Turquie, fin 2014 et début 2015, mais il nie le meurtre et a multiplié les versions. Un an après, les enquêteurs cherchent toujours à identifier son ou ses commanditaires. Ils s'interrogent notamment sur le rôle joué par Fabien Clain, le jihadiste français qui a enregistré la revendication audio des attentats de novembre.