«On est dans le domaine maximal de la complexité», reconnaît-on à la tête de l'Etat. Le gouvernement cherche des solutions pour assurer la viabilité et la transparence du financement des lieux de culte musulmans, sans toucher à la loi de 1905 interdisant tout financement public. Il devrait passer par la future Fondation de l'islam de France. Evolution de la structure lancée par Dominique de Villepin en 2005, elle sera sur pied au plus tard en octobre, a promis lundi le ministre de l'Intérieur. Sa raison d'être n'est pas religieuse, mais culturelle. Elle aura ainsi vocation à financer des recherches sur l'islam (thèses ou chaires), à accompagner des projets pour une meilleure connaissance de l'islam ou à accorder des bourses aux aumôniers et imams. Le volet cultuel est, lui, à la fois explosif et miné. L'idée consisterait à adosser à la fondation une association cultuelle qui serait chargée, elle, de financer la construction de mosquées et de salles de prière.
L'idée de financements autonomes, comme une «taxe halal», fait son chemin chez les politiques. Mais, en l'état, le gouvernement ne prévoit qu'un mode de financement - privé - pour l'association cultuelle : les dons de personnes morales et d'entreprises. Mardi, dans Libération, Manuel Valls a évoqué «une forme de financement public», provoquant un tollé à droite comme à gauche. Dans la soirée, François Hollande a souligné qu'il n'y aurait jamais de financement public venant des caisses de l'Etat. Reste que les collectivités territoriales subventionnent déjà des associations culturelles musulmanes, prêtent des terrains, rédigent des baux emphytéotiques… La Fondation de l'islam de France pourrait-t-elle jouer ce rôle ? «Personne n'a de solution juridique solide, il va falloir beaucoup de créativité», indique un conseiller de l'exécutif.