Jetés dehors à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre : un drame social et familial qui aurait tendance à augmenter, alerte l'association le Refuge. Entre le 1er janvier et le 31 juillet, celle-ci a fait face à 629 demandes d'hébergement d'urgence, contre 474 sur la même période en 2015. Soit une hausse de 32,7 %. Selon Nicolas Noguier, le président de l'association, qui dispose de 80 places d'hébergement dans quatorze villes, «c'est la première fois que tous nos lieux d'hébergement sont complets partout au mois de juillet. En général, l'été est plus calme». «C'est désolant et inquiétant. On ne peut qu'être révulsé en constatant ces données, témoigne Gilles Dehais, président de SOS Homophobie. Elles montrent que la LGBT-phobie reste ancrée dans la société. Si celle-ci tolère mieux l'homosexualité, elle est aussi plus violente.»
La famille reste un environnement miné. «L'homophobie familiale reste forte. Certains parents tolèrent l'homosexualité au sein de la société, mais ils réagissent très mal quand ce sont leurs propres enfants qui sont concernés, indique Nicolas Noguier. On observe ce genre de réactions dans tous les milieux. Il faut donc continuer la sensibilisation.» Un domaine où le pouvoir est pointé du doigt. «On a le sentiment que les politiques se disent "on vous a donné un bon bout de gâteau avec le mariage pour tous, maintenant laissez-nous respirer"», déplore Iris Médina, présidente de Contact, une des associations de défense des LGBT. Faute de prévention, notamment dans l'Education nationale, ces dernièresinterviennent en milieu scolaire. De plus en plus visibles, elles permettent à davantage de jeunes de les solliciter. Ce qui explique une partie de la hausse des cas qui leur sont signalés.