Un incendie d’origine accidentelle a ravagé un bar du centre de Rouen dans la nuit de vendredi à samedi, causant la mort d’au moins 13 personnes, et faisant six blessés dont un grave, ce qui en fait l’incendie le plus meurtrier en France depuis 2005.
Le drame s'est produit dans le sous-sol d'un bar à l'occasion d'une fête d'anniversaire. L'incendie a été provoqué par la chute d'une personne qui portait un gâteau d'anniversaire garni de bougies, a-t-on appris auprès du parquet de Rouen. D'après le vice-procureur Laurent Labadie, «il y a eu projection des bougies sur les murs et sur le plafond» recouvert d'un isolant phonique. «Il y a eu une inflammation immédiate et propagation de gaz», a -t-il ajouté. Une enquête a été ouverte, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
D'après Ouest-France, une jeune policière fêtait hier ses 20 ans dans le sous-sol du bar avec des amis. Le journal avance qu'elle était gardienne de la paix à Mont Saint Aignan, dans la périphérie de Rouen.
Selon la préfecture de Seine-Maritime, l'incendie s'est déclaré aux alentours de minuit. «Les pompiers ont été contactés à 0H20 pour intervenir dans le bar Le Cuba Libre, avenue Jacques Cartier. Ils sont arrivés rapidement», a rapporté à l'AFP Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture. «Parmi les 6 blessés, une personne est en urgence absolue», a-t-il précisé.
Un bilan du CODIS (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) de Seine-Maritime peu après 6H00 samedi matin fait état de 13 morts, un blessé grave et cinq blessés légers. Selon une source proche du dossier, les victimes seraient principalement des jeunes âgés de 18 à 25 ans.
«Un incendie dans un bar du centre-ville de Rouen (Seine-Maritime) a fait cette nuit, selon un bilan provisoire, 13 morts et 6 blessés», a de son côté déclaré dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve peu après 4H00 samedi. Une «enquête judiciaire est en cours pour déterminer les causes de l'incendie», a-t-il précisé. Clotilde Valter, secrétaire d'état à la Formation professionnelle, se rendrait sur les lieux du drame samedi à 10H30.
Sur Twitter, le Premier ministre Manuel Valls a fait part de sa «compassion et de son soutien aux familles éprouvées».
Incendie grave à Rouen : profonde tristesse face à la tragédie qui a fauché 13 jeunes vies. Compassion et soutien aux familles éprouvées.
— Manuel Valls (@manuelvalls) August 6, 2016
Victimes intoxiquées
«Il n'y a pas eu d'explosion, ce sont les bougies utilisées pour une fête d'anniversaire qui ont enflammé le plafond constitué de polystyrène, libérant des gaz qui ont intoxiqué les victimes», a déclaré à l'AFP la permanence du commissariat.
Selon Paris-Normandie, présent également sur les lieux du drame, Laurent Labadie, vice-procureur au parquet de Rouen «insiste sur un incendie d'origine accidentelle». Toujours selon Paris-Normandie, le maire PS de Rouen Yvon Robert, arrivé sur les lieux du drame peu avant 02H00, a déploré «la plus grande catastrophe» ayant touché Rouen.
Sur place, peu après 06H00, un périmètre de sécurité constitué de barrières métalliques a été mis en place devant ce qui restait de la façade rouge du bar Le Cuba Libre, dont toutes les vitres ont été soufflées et le store brûlé, a constaté un photographe de l’AFP. Deux policiers surveillaient les lieux. Une cellule de soutien médico-psychologique a été ouverte au CHU Charles Nicolle de Rouen.
Dans son communiqué, Bernard Cazeneuve a salué «la très grande réactivité et l'action des services de police et des sapeurs-pompiers du Service Départemental d'Incendie et de Secours de Seine-Maritime qui a permis de maîtriser rapidement l'incendie. Les victimes ont été immédiatement prises en charge par le SAMU».
Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier en France depuis celui survenu, le 4 septembre 2005, dans un immeuble d’habitation à L’Haÿ-les-Roses (Val de Marne), faisant 18 morts. Cette année-là, en France, plusieurs incendies avaient ravagé des immeubles et des hôtels vétustes, causant des bilans tragiques. Le plus grave d’entre eux avait été celui de l’hôtel Paris-Opéra, un hôtel d’hébergement d’urgence, qui avait provoqué la mort de 24 personnes, dont 11 enfants.
Il n’y avait pas eu d’incendie aussi grave dans un bar/dancing depuis celui de Saint-Laurent-du Pont (Isère) qui avait provoqué la mort de 146 personnes, le 1er novembre 1970.