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Libération

Islam : Chevènement a déjà des idées

publié le 15 août 2016 à 20h31

Il n'est pas officiellement nommé. Il prend même soin de préciser qu'il pourrait ne pas accepter le job si sa désignation «devait entraîner des problèmes insolubles» . Mais Jean-Pierre Chevènement a quand même un paquet de choses à dire sur la future Fondation de l'islam de France, dont l'exécutif voudrait qu'il prenne la présidence à l'automne. En dix réponses, l'ancien ministre de l'Intérieur enquille dans le Parisien  les avis sur le financement des mosquées, la création d'une taxe halal ou le port du burkini, au centre d'une polémique estivale. Alors que juristes et élus s'écharpent sur le fondement juridique des arrêtés interdisant le burkini, Jean-Pierre Chevènement estime, lui, que «légalement les choses paraissent assez claires sur le sujet».

Sans passer par la case législative, Chevènement avance un argument qui fait florès ces derniers jours : «Le conseil que je donne dans cette période difficile […] est celui de la discrétion.»

L'ex-ministre de Mitterrand évoque aussi «l'avenir des jeunes nés de l'immigration [qui] est en France et nulle part ailleurs». «Il faut les empêcher de tomber dans l'impasse suicidaire dans laquelle les poussent Daech et les salafistes à la vue courte, insiste-t-il.Si nous aimons la France, il faut faire des Français de confession musulmane des Français qui, comme les autres, ont envie de travailler à l'essor de la France.»

François Hollande a fait fuiter le nom de Jean-Pierre Chevènement début août au grand dam du ministère de l’Intérieur, chargé de l’ingénierie de la future fondation depuis des mois. Construite sur les bases de l’ancienne Fondation pour les œuvres de l’islam de France créée en 2005 sous le gouvernement Villepin, la Fondation de l’islam de France, dont la mission n’est pas religieuse mais culturelle, doit voir le jour en septembre.