Quatre jours après la rixe qui a opposé une famille d’origine maghrébine et des villageois de Sisco (Corse), Nicolas Bessone, procureur de Bastia, a annoncé la mise en examen de trois frères résidant dans la banlieue de Bastia et de deux habitants de Sisco.
Pour le procureur, les membres de la famille sont à l'origine des incidents, après avoir tenté de «privatiser la plage», notamment en installant un panneau «interdiction de circuler» sur le petit bout d'asphalte surplombant la crique. Plusieurs heurts - insultes, jet de galets - avec des locaux ou des gens de passage se seraient succédé. Un couple de touristes aurait ainsi été contraint de partir, tout comme des enfants. Un vacancier prenant des photos de la baie (ou bien d'une femme voilée, selon la version de la famille) aurait mis le feu aux poudres, avant qu'une bande de jeunes du village ne s'en mêle.
«S'ensuit une altercation entre un jeune et les membres masculins de la famille sur la crique, a déclaré Nicolas Bessone. A partir de là, nous n'avons plus de faits constants, seulement des versions qui divergent». Une deuxième «altercation» survient quand le père de l'ado molesté, prévenu par des villageois, vient faire face aux hommes de la famille bastiaise. Lesquels auraient utilisé «un harpon et une batte de base-ball», d'où leur mise en examen pour «violence avec armes et en réunion». Dernier acte de la rixe : l'arrivée des villageois en masse, puis le débarquement des gendarmes qui ont évité un «véritable lynchage». Le procureur a confirmé que les trois hommes étaient «connus défavorablement» de la police, mais pas pour radicalité religieuse. Aucune mention de burkini, ni de slogans racistes, donc. «Dans cette affaire, il n'y a pas des horribles radicalisés d'un côté contre de méchants racistes», a conclu le procureur.