Elle a tout fait pour que sa candidature à la présidentielle ne soit pas une surprise. Et c'est réussi. Cécile Duflot, 41 ans, va officialiser ce week-end sa participation à la primaire d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) pour 2017. Et ce, juste avant les journées d'été de son mouvement à Lorient qui se tiendront du 25 au 27 août. La députée de la 6e circonscription de Paris et ex-ministre du Logement doit l'annoncer aux militants dans un mail, avant des confidences dans la presse dominicale.
«On a beaucoup dit qu'elle se préparait. Elle est prête. Maintenant, elle y va», confirme son entourage. Si, en 2012, elle avait renoncé à se présenter, jugeant ne pas avoir «les épaules», elle s'est cette fois «préparée» avec une petite équipe depuis son départ du gouvernement en 2014. Faute d'avoir réussi à imposer sa candidature comme «naturelle» après le refus de Nicolas Hulot d'y aller, elle va devoir composer avec une primaire interne. Que ce soit le duel Joly-Hulot en 2011 ou, avant ça, les affrontements Lipietz-Mamère et Voynet-Cochet, ces consultations ont toujours produit plus de divisions que de «dynamique collective» dans le parti… Et des scores lilliputiens au premier tour de la présidentielle. Duflot le sait, elle qui va devoir se frotter aux eurodéputés Yannick Jadot et Michèle Rivasi déjà en lice. «Ce ne sont pas des concurrents mais des colistiers, puisque la logique de sa candidature est d'être ensuite collective», trompette son entourage.
Craint-elle, en tant que favorite, d'être sanctionnée par des camarades lui reprochant sa participation au gouvernement et réputés préférer les outsiders ? «Si nous ne sommes pas capables de gagner la primaire, c'est que nous ne sommes pas prêts pour la présidentielle, tranche un de ses conseillers. Cécile a posé depuis cinq ans un certain nombre de jalons, elle a de l'expérience, ce serait une erreur de ne pas la choisir. Elle est là pour servir de locomotive à l'ensemble de la famille écologiste.» Pour exister en alternative entre «social-démocratie finissante» et «gauche tribunicienne», elle va devoir cravacher : les sondages pour 2017 la créditent de 1 % à 3 % des voix. «A ce stade, ce n'est pas encore un problème, assure un proche. Les sondages sont bas, mais sa notoriété est importante.»