Menu
Libération

Gérald Darmanin «Nicolas Sarkozy est le plus proche du peuple de droite.»

publié le 21 août 2016 à 20h01

Sarkozy se serait-il ravisé ? Aurait-il renoncé à interdire les menus de substitution dans les cantines ? A bannir des sorties scolaires les mères coiffées d'un foulard ? On serait tenté de le croire en découvrant samedi dans le Figaro que le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, a finalement décidé de le soutenir dans la primaire des 20 et 27 novembre. Le 11 août dans Valeurs actuelles, l'ancien chef de l'Etat a pourtant persisté, tant sur les menus scolaires que sur le combat contre le voile. Pour justifier son revirement, Darmanin qui, en juin, dénonçait encore ces manifestations d'une «laïcité punitive», explique à Libération qu'il se croit «modestement» en mesure «d'influencer» l'ex-président : «C'est quelqu'un qui écoute les autres, si un raisonnement lui paraît intelligent, il est tout à fait capable de changer d'avis.» Bien plus en phase avec Alain Juppé dans son combat pour l'islam de France, Darmanin est convaincu que ce dernier ne gagnera pas la primaire.

En confiant l'un des tout premiers rôles dans sa campagne à cet ambitieux trentenaire, bon orateur et sans état d'âme, Sarkozy marque un point sur ses rivaux. Il espère surtout se mettre à l'abri du procès en islamophobie que le zèle de certains de ses lieutenants risque d'alimenter. De son côté, Darmanin, qui se revendique du «gaullisme social», estime que Sarkozy est celui étant le moins tenté par la sirène du libéralisme. La présence à ses côtés du chiraquien et rad-soc François Baroin, à qui aurait été promis Matignon, a, dit-il, «achevé de le convaincre». A moins qu'un traitement de faveur comparable ne lui ait été réservé.