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Déclaration de candidature : quatre façons de le dire

François Mitterrand au journal d'Antenne 2, le 22 mars 1988, lors de sa déclaration de candidature officielle à la prochaine présidentielle. (Photo Georges Bendrihem. AFP)
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Publié le 22/08/2016 à 20h11

Hollande en son fief

Il est 14 h 24 ce 31 mars 2011 dans la salle Prestige du conseil général de Corrèze quand François Hollande (photo Cyril Zannettacci) dit : «C’est la raison pour laquelle, ici, à Tulle, devant vous mes amis, j’ai décidé de présenter ma candidature à l’élection présidentielle, à travers la primaire du Parti socialiste.» Une déclaration «normale» et locale pour se démarquer à la fois de Dominique Strauss-Kahn, loin devant lui dans les sondages bien que toujours à Washington au FMI, et de Nicolas Sarkozy, le président

«qui n’est pas normal»,

confie-t-il alors.

Jospin et son fax

Côté mise en scène, difficile de faire plus sobre, voire sec. Alors que tout le monde se perdait en conjectures sur la date de son entrée en lice, c’est par un simple fax à l’Agence France Presse que Lionel Jospin (photo G. Herbaut) a pris son monde de court le 20 février 2002, à 17h42 précises. Un moyen qui, dira-t-il, lui

«a paru le plus simple».

Désinvolte, diront certains. Et qui, après coup, apparaîtra surtout comme le premier ratage de sa campagne.

Chirac l’air de rien

Le 11 février 2002, Jacques Chirac (photo Laurent Troude), prend de vitesse son rival Lionel Jospin dans une salle médiévale du Palais des papes d’Avignon, en répondant en direct à une question téléphonée de la maire (RPR) Marie-Josée Roig :

«Oui, je suis candidat. J’ai voulu le dire au milieu des Français, avec vous»,

lâche d’une voix enrhumée le président sortant. Arrivé en Falcon présidentiel, le candidat repart en TGV.

Le «moui» de Mitterrand

Le 22 mars 1988, au 20 heures d'Antenne 2, François Mitterrand confirme d'un «oui» faussement timide qu'il est candidat à un second mandat, trente-trois jours avant le premier tour. Alors qu'il est attendu en président de tous les Français, il cogne comme un sourd quelques secondes après : «Je veux que la France soit unie et elle ne le sera pas si elle est prise en main» par «des partis qui veulent tout, par des clans, par des bandes !»