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Libération

Le préfet Yann Jounot nommé monsieur renseignement

publié le 22 août 2016 à 20h11

Chassé-croisé de rentrée à un poste sensible : un nouveau coordonnateur national du renseignement (CNR), qui dépend de l'Elysée, a été nommé lundi en Conseil des ministres. Le préfet Yann Jounot, 57 ans, prendra ses fonctions le 1er septembre, en remplacement de Didier Le Bret, en poste depuis juin 2015. Ce diplomate de carrière démissionne pour être candidat PS aux législatives de mai, dans la 9e circonscription des Français de l'étranger (Afrique du Nord et de l'Ouest).

Une décision qui a fait grincer des dents alors que le pays est confronté à une menace terroriste élevée. Le nouveau CNR devra montrer qu’il n’est pas là pour meubler en attendant une éventuelle alternance.

Jounot a un avantage : il n'est pas un débutant en la matière. Ex-chef de cabinet de Pierre Joxe au ministère de la Défense au début des années 90, l'actuel préfet des Hauts-de-Seine a dirigé de 2010 à 2013 une des deux grandes directions du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. Un ancien de la maison le décrit comme «dynamique et inventif» : «Il fait partie des préfets qui acceptent de penser en dehors du cadre.» Jounot a notamment rédigé un rapport, en 2013 (avant la vague d'attentats), sur la «prévention de la radicalisation» qui semble confirmer l'appréciation. Ce document classifié, publié en janvier par Mediapart, condamnait une approche uniquement «répressive» «face à un phénomène de fond» et appelait à «adopter une démarche non stigmatisante qui s'attaque davantage aux causes de la radicalisation […] qu'à ses manifestations».