Une semaine avant la rentrée scolaire, les ministres de l’Education, de l’Intérieur et de l’Agriculture présentent ce mercredi leur plan de sécurisation des établissements scolaires, en cas d’attentat. Ambiance… Une circulaire cosignée par Najat Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve détaillant les consignes de sécurité a été adressée le 29 juillet aux recteurs d’académie et préfets. En réalité, la plupart des mesures annoncées à la hâte après le 13 novembre commencent déjà à prendre effet.
Des exercices «attentat-intrusion»
Les ministres demandent aux rectorats de s’assurer que des exercices d’évacuation et de confinement des élèves soient faits dans les 63 600 écoles, collèges et lycées. Trois simulations devront être réalisées dans l’année scolaire, contre deux aujourd’hui (quand elles le sont). Ces exercices s’inscrivent dans le cadre des PPMS, les plans particuliers de mises en sûreté, créés en 2002 et censés détailler la conduite à tenir en cas de danger (explosion d’usine, inondation…). Est venue s’intercaler entre les feux de forêt et avalanche une nouvelle fiche intitulée «attentat ou intrusion extérieure dans l’établissement». Avec deux options possibles, à arbitrer sur le moment en fonction de la menace : évacuer les élèves ou les confiner dans une salle. Selon cette circulaire, chacun des établissements scolaires est tenu de faire un exercice d’entraînement avant les vacances de la Toussaint. La précédente simulation, début janvier, avait connu quelques ratés, le syndicat des chefs d’établissement critiquant le manque d’aide technique apportée aux directeurs d’école dans l’élaboration du PPMS.
Davantage de formations «gestion de crise» et «premiers secours»
En cas d’intrusion extérieure, les chefs d’établissement sont en première ligne puisqu’ils ont la responsabilité de la sécurité des biens et des personnes au sein de leur école. Après le 13 Novembre, les rectorats ont reçu la consigne de recenser leurs numéros de portable, chose qui n’avait jamais été faite… Un test par SMS sera effectué le 30 août, jour de la prérentrée. Par ailleurs, le rythme des stages de gestion de crise extrême, proposés par le Centre d’entraînement des forces de gendarmerie basé à Saint-Astier (Dordogne) devrait s’intensifier. Aujourd’hui, 135 cadres de l’Education nationale sont formés chaque année. Des initiations aux premiers secours devraient être plus largement proposées aux élèves des collèges, lycées et à leurs profs.
Des cellules de crise dans les rectorats et une meilleure information des familles
Parmi les consignes données, chaque académie doit avoir une cellule de «gestion de crise», activable en quelques minutes, comme les préfectures et hôpitaux. Les directeurs d'école sont aussi priés d'organiser des réunions de rentrée pour «exposer aux parents les mesures de sécurité prises et leur rappeler les bons comportements» : ne pas stationner aux abords des établissements, décliner son identité… L'entourage de la ministre précise que «l'objectif, est d'informer et de développer une culture de la sécurité».