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Libération

Pour la verte Karima Delli, «Duflot n’est pas Rihanna»

publié le 26 août 2016 à 19h51

Karima Delli est installée sur une pelouse, non loin du palais des congrès de Lorient où se tiennent les journées d'été des écolos. Le soleil brille. La candidate à la primaire interne (lire pages 10-11) répond souvent à côté. On ne sait pas si c'est volontaire. Mais elle se marre. On l'interroge sur Cécile Duflot, la favorite. Elle dit : «Peut-être que Cécile nous défonce sur Twitter, mais ce n'est pas Rihanna avec ses 60 millions de followers.» Une réponse magique.

On la retrouve le lendemain en terrasse d'un café du centre-ville avec deux membres de son équipe. «Après le retrait de Nicolas Hulot, j'ai beaucoup échangé avec les militants : ils m'ont poussée à me présenter. Mardi, à mon retour de vacances, je me suis lancée.» Delli a décroché 38 parrainages (il en faut 36 pour se présenter) en moins de quarante-huit heures. Et ne cache pas sa satisfaction. Son objectif ? «Mener une campagne dynamique, souriante, pour mobiliser l'opinion. Puis, faire le lien entre l'écologie en mouvement dans la société civile et l'écologie politique.» Elle ajoute : «Comme moi, les Français aiment l'écologie, mais ils ne veulent plus des calculs politiques et des magouilles qui ont asséché l'écologie politique.»

Des arguments qui ne passent pas toujours. Un dirigeant d'EE-LV : «C'est vrai que la tactique politique de ces dernières années a abîmé notre parti. Mais Karima ne peut pas se permettre de jouer le rôle du chevalier blanc : elle sait se défendre en tactique.» La candidature de la native de Roubaix donne le sourire à Duflot et sa bande : «Elle redistribue les cartes. Cécile aurait eu du mal seule face à (Yannick) Jadot. Karima va lui prendre des voix et Cécile conserve son socle de 35 %. Si on fait une belle campagne, on peut même gagner lors du premier tour», trompette un fidèle de l'ex-ministre.

Delli, 37 ans, ne s'attarde pas sur les maths. Et envoie du bois sur sa rivale qui se pose en favorite : «Notoriété ne veut pas dire popularité. La primaire ne doit pas désigner le plus connu mais le plus efficace pour défendre l'écologie. Les Français veulent de nouvelles têtes.» On l'interroge sur son futur au-delà de la primaire. La nouvelle tête réfléchit vite et répond : «Pourquoi pas un troisième mandat au Parlement européen ? Selon les Allemands, le troisième, c'est celui de la maturité.»