35 heures. Tous les candidats se rejoignent pour tordre le cou à cet emblème de la gauche. Avec des méthodes divergentes. Alain Juppé, lui, compte relever la durée légale à 39 heures hebdomadaires au bout de deux ans. Sauf pour les entreprises qui, par accord, veulent s'en tenir à un niveau inférieur. Pour compenser la fin des heures sup entre 35 et 39 heures, il imagine un mécanisme de réduction d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales, évalué à 2 milliards.
Cotisations. Juppé propose de passer un «contrat fiscal» à l'automne 2017, qui vaudrait pour les cinq ans de son mandat. La ristourne pour les entreprises en baisses d'impôts et de cotisations se porterait à 20,9 milliards d'euros. Dans le détail, il prévoit une diminution de près de 11 milliards de l'impôt sur les sociétés (pour ramener le taux de 36 % à 30 % pour les grandes entreprises et à 24 % pour les PME). Au programme également, de nouvelles baisses de cotisations patronales (branche famille), pour près de 10 milliards d'euros, qu'il finance notamment par le relèvement d'un point du taux normal de TVA (6,5 milliards de recettes). Par ailleurs, il prévoit de transformer le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et les actuels allégements de cotisations en une baisse générale de charges concentrée entre 1 et 1,8 Smic.
Droit du travail. Il envisage un CDI dit «sécurisé» qui définirait, dès l'embauche, les motifs possibles de licenciement. Il veut faire de l'accord d'entreprise la norme et faciliter les référendums, qui auraient «force obligatoire». Le compte pénibilité, tout juste sorti de terre, serait supprimé et les indemnités de licenciement, en cas de contentieux, plafonnées. Juppé demanderait d'ailleurs aux partenaires sociaux de s'entendre sur une réforme de la justice prud'homale. Le maire de Bordeaux, enfin, veut - encore - assouplir les conditions d'ouverture des commerces le dimanche et en soirée.