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Libération

Lutte contre les inégalités : des progrès

publié le 31 août 2016 à 19h31

Nul ne conteste ce constat : les enfants n'ont pas les mêmes chances de réussite à l'école selon l'origine sociale de leurs parents. Or le système éducatif reproduit français les inégalités et les aggrave. François Hollande en avait fait le fondement de sa politique éducative : lutter contre les inégalités à l'école. Pour quels résultats ? «De vraies mesures sociales ont été prises», félicite Christian Chevalier, de l'Unsa. Les fonds sociaux ont notamment été renfloués (+ 40 % en deux ans) pour aider les familles les plus en difficulté.

La carte de l'éducation prioritaire a par ailleurs été entièrement retravaillée. Créée en 1981, elle n'avait jamais été revue. La refonte de la carte s'est accompagnée d'une hausse de budget de 25 % consacrée à l'éducation prioritaire (porté à 1,54 milliard d'euros). Mais là encore, sur le terrain, le ressenti est plus nuancé. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Snes-FSU rapporte que des établissements parmi les plus en difficulté (les REP +) se retrouvent avec une enveloppe d'heures d'enseignement moins importante que précédemment. «Des problèmes ont été identifiés dans l'académie d'Aix-Marseille mais rectifiés depuis», assure le ministère. Pour la première fois, s'est vantée Najat Vallaud-Belkacem, les demandes de mutation pour quitter les établissements en difficulté baissent, passant de 90 à 70 % : «Un début de stabilisation des équipes», dit la ministre.

Autre promesse de campagne : diviser par deux le nombre d'élèves décrocheurs qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme. Ils étaient 140 000 en 2012. Ils sont 110 000 au dernier décompte. «On va s'approcher de l'objectif, assure Najat Vallaud-Belkacem. Le droit donné aux terminales de redoubler dans leur lycée devrait nous y aider.» Le combat contre les inégalités passe aussi par plus de mixité sociale au sein des établissements. Sur ce point, le gouvernement a tardé à enclencher une dynamique. Une expérimentation a été lancée à l'automne 2015. Même si elle ne porte que sur un petit nombre de collèges (une trentaine sur les 7 000, dans neuf départements), l'initiative était inédite : réfléchir à des solutions locales pour encourager les familles à aller dans tel ou tel collège, plutôt que de les forcer. Un an après, la ministre s'est engagée à dresser un bilan courant octobre.