Emmanuel Macron poursuit son entreprise de justification et de construction de son propre espace politique. Dans une interview au Journal du dimanche, l'ancien ministre a contesté avoir «déserté» le gouvernement, revendiquant sa «cohérence» : «Je veux proposer, je veux rassembler. C'est pour cela que je suis sorti. […] Je n'ai pas arrêté d'essayer, de proposer, de pousser.» Il assure toutefois qu'il ne «construi[t] pas [sa] démarche dans le rejet de ces années durant lesquelles [il a] conseillé et exécuté des réformes». Mais ajoute, sévère : «Si l'on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié et, malheureusement, on a fait beaucoup de choses à moitié.» Reste qu'au-delà de cette tirade du ministre empêché, Macron n'en dit pas plus sur ses intentions, si ce n'est «travailler avec tous les progressistes, y compris les centristes», avec «l'objectif que les idées progressistes soient présentes au second tour de la présidentielle et gagnent». Dimanche, sur France Inter, pas plus précis sur une possible candidature, il a pris soin de s'affirmer de gauche, celle du «réel», jugeant qu'on avait cherché à le caricaturer avec la formule «ni de gauche ni de droite», qu'il assure n'avoir jamais utilisée pour se décrire. Il s'est d'ailleurs dit victime d'une forme de «racisme» du système.
Selon un sondage Odoxa pour le Parisien dimanche, pour 74 % des Français il a eu raison de démissionner, et pour 45 % il ferait un «bon» président. Quant à ceux qui souhaitent qu'il se présente en 2017, ils sont 58 % à droite, mais 38 % à gauche.