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Récit

Incendies : l’Aude, le Tarn, et le sud de Marseille de nouveau touchés

Plusieurs violents incendies se sont déclenchés lundi dans le sud de la France, attisés par des vents violents. Le département des Bouches-du-Rhône avait été placé lundi en situation de «danger exceptionnel», une première depuis plusieurs années.

De la fumée s'élève du massif des Calanques, le 5 septembre 2016 à Marseille (Photo BORIS HORVAT. AFP)
Publié le 05/09/2016 à 18h26, mis à jour le 05/09/2016 à 22h33

Moins d'un mois après l'incendie qui a menacé la cité phocéenne, plusieurs feux violents ont ravagé lundi des centaines d'hectares de végétation dans l'Aude, le Tarn et au sud de Marseille.

Dans les Calanques, au sud de Marseille, quelque 350 hectares de végétation avaient brûlé indiquait la Préfecture des Bouches-du-Rhône à 22h30, précisant que «les efforts se concentrent sur le secteur de la ferme du Logissons». «La situation est très difficile, il y a des rafales de 80 à 100 km/h», a déclaré Didier Réault, adjoint LR au maire de Marseille et président du Parc national des calanques.

Le fort mistral de lundi devait progressivement mollir dans la nuit, mais ne devait tomber complètement que mardi matin, selon Météo-France.

Ce sinistre qui s’est déclaré autour du col de la Gineste, entre Marseille et Cassis, à proximité du campus universitaire de Luminy ne menaçait aucune habitation en début de soirée, selon Didier Réault, précisant que l’auberge de jeunesse de la Gardiole, au cœur des calanques, avait été évacuée.

Les pompiers ont «réduit un peu le tube de progression du feu», a indiqué Didier Réault vers 20h30, qui faisait état d'une «bonne évolution sur le flanc gauche», du côté du camp militaire de Carpiagne. Les marins-pompiers ont concentré leurs forces sur «la pointe» du feu», a-t-il précisé.

Les pompiers du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) sont, pour leur part, prépositionnés au Sud «pour arrêter le front qui se dirigerait vers Cassis», a expliqué la préfecture dans un communiqué.

«Incendie : il est demandé à tous les habitants de Luminy, du Redon, av. Delattre de Tassigny et Vaufrèges de ne pas rentrer chez eux», avait tweeté dans la soirée sur son compte la mairie de Marseille, citant les quartiers proches du sinistre.

Un gymnase a également été ouvert pour «les personnes ayant des difficultés pour rejoindre leur domicile», a aussi précisé la mairie.

«Danger exceptionnel» 

La route du col de la Gineste, qui traverse le massif des calanques reliant Marseille à Cassis, a été coupée dans la soirée à la circulation, le feu ayant franchi cette route.

Un impressionnant panache de fumée était visible depuis le centre-ville de Marseille à la tombée du jour et les Canadair multipliaient en début de soirée les rotations pour tenter de contenir au maximum le sinistre. Vers 20h45, ils avaient cessé leur ballet au dessus de Marseille, en raison de la nuit. «Les hélicoptères bombardiers d'eau n'ont pas pu décoller à cause du vent, c'était trop dangereux», a précisé Didier Réault.

Le département des Bouches-du-Rhône avait été placé lundi en situation de «danger exceptionnel», une première depuis plusieurs années. La température y dépasse les 30°C tous les jours depuis fin août, des températures inhabituellement élevées pour la période.

Dans l’Aude, près de Tuchan (Aude), dans les Hautes-Corbières, un violent feu de forêt, attisé par un vent vif et une sécheresse extrême, progressait également rapidement lundi soir, après avoir déjà brûlé 600 hectares à 20H30. Une soixantaine de véhicules et 300 pompiers environ étaient mobilisés en fin de journée afin de tenter de contenir ce foyer démarré vers 15H30. Aucune habitation n’était directement menacée mais l’incendie s’est scindé en deux langues dont l’une se dirigeait dans la soirée vers le village de Paziols, ont averti les pompiers.

Dans le Tarn, un autre incendie s’est déclaré sur les Causses, près de Castres, vers 16 heures, brûlant 50 hectares environ, a indiqué la préfecture du Tarn.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a salué dans un communiqué «le courage des 700 sapeurs-pompiers et personnels de la sécurité civile engagés» dans la lutte contre ces sinistres.

La faible pluviométrie de l’hiver et du printemps, conjuguée aux chaleurs durables de l’été dans tout le sud-est de la France, a favorisé les départs de feu cette année. Le 10 août, un incendie au nord de Marseille a ravagé plus de 3 000 hectares et touché 1 500 maisons, dont 30 ont été détruites. Il s’était arrêté aux portes de la cité phocéenne.