Jusque dans le titre de son étude sur la politique économique des quatre dernières années, l'OFCE refuse de trancher. Son diagnostic des années Hollande laisse songeur. Certes la «politique de l'offre» menée depuis 2013, et concrétisée par d'importantes baisses de prélèvements en faveur des entreprises, a placé le tissu productif hexagonal sur de bons rails. Mais ce choix, largement financé par les ménages, a plombé la croissance. Entre le CICE et le pacte de responsabilité, le coût du travail a été abaissé de 30 milliards d'euros par an. Cette politique, amplifiée par la chute des prix du pétrole, a permis de redresser de façon importante les taux de marge des entreprises. Et d'enrichir la - faible - croissance du pays en emplois, avec 230 000 postes supplémentaires à l'horizon 2017. Mais ce «choix des entreprises plutôt que du pouvoir d'achat» a conduit la France à être, avec l'Espagne, «le grand pays qui a connu le plus fort ajustement sur sa masse salariale» en Europe, note l'OFCE. Avec un pouvoir d'achat par ménage inférieur de 350 euros en 2016 par rapport à 2010.
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