Le 19 février, une factrice de Villeneuve-d’Ascq (Nord) a été victime d’un AVC sur son lieu de travail, la plateforme de distribution du courrier de Villeneuve-d’Ascq (Nord). Agée de 25 ans, elle est aujourd’hui en arrêt longue maladie et en garde encore des séquelles. Des répercussions qui auraient peut-être pu être évitées si la prise en charge avait été plus rapide.
Ce matin-là, raconte-t-elle à France 3 Nord-Pas-de-Calais, la postière, en CDD depuis 2009, prévient un supérieur qu'elle se sent mal. Ce dernier lui aurait «mis la pression pour venir travailler». Elle débute le tri, mais sa situation se dégrade : maux de tête, perte de sensation dans une jambe. Elle explique être allée plusieurs fois voir ses chefs sans qu'ils ne l'autorisent à s'arrêter. Jusqu'à ce qu'un syndicaliste demande d'appeler les secours. Elle ne sera prise en charge qu'à 9 h 30, trois heures après sa prise de service.
Le 3 mars, la factrice a déposé plainte contre trois de ses responsables pour «non-assistance à personne en danger». La direction de la Poste, elle, conteste sa version et affirme à Libération que «les postiers présents ce jour-là n'ont malheureusement pas été en mesure de détecter immédiatement l'urgence de la situation, aucun signe visible ne pouvant laisser imaginer la nécessité d'une intervention rapide». Avant d'ajouter : «Pour autant, l'encadrement présent a, le matin même, contacté le 15.» Mais la jeune femme raconte une tout autre histoire : «Je suis allée les voir plusieurs fois et on m'a dit de d'abord faire mon travail avant d'appeler les secours», insiste-t-elle.
Tout en mettant en cause les conditions de travail et la pression exercée sur certains employés en CDD. Et les relations entre direction et salariés du site ne devraient pas s'améliorer, le syndicaliste qui avait insisté pour que les secours soient appelés afin de secourir sa collègue, ayant, depuis, été mis à pied par la Poste avec procédure disciplinaire, «sans rapport avec l'accident» selon ces derniers.