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Libération
Récit

Bonbonnes de gaz retrouvées à Paris : un couple entendu et une jeune radicalisée recherchée

Une voiture contenant des bonbonnes de gaz a été retrouvée dimanche matin près de Notre-Dame. Les enquêteurs croient à la piste terroriste.
Devant Notre-Dame, le 26 novembre 2015. (Photo Denis Allard.)
publié le 7 septembre 2016 à 19h47

Une nouvelle fois, l'inquiétude. Dans la nuit de samedi à dimanche, une Peugeot 607 contenant six bonbonnes de gaz (cinq pleines dans le coffre et une vide dans l'habitacle) a été retrouvée rue de la Bûcherie, dans le Ve arrondissement, mal garée et feux de détresse allumés. Cette rue animée et touristique jouxte le quai de Montebello, d'où l'on peut accéder à la cathédrale Notre-Dame. Selon l'information révélée par Le Figaro, le véhicule n'arborait aucune plaque d'immatriculation. C'est l'employé d'un bar alentour qui a donné l'alerte après avoir remarqué l'une des bonbonnes sur le siège arrière de la voiture. D'après les premières constatations, aucun dispositif de mise à feu n'a été retrouvé. Compte tenu de la menace permanente qui plane sur le territoire français, le parquet antiterroriste a ouvert une enquête préliminaire du chef d'association de malfaiteurs terroristes criminelle. Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la section antiterroriste de la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres.

Les policiers se sont lancés à pleine vitesse à la recherche d’un ou plusieurs suspects. Lundi, au petit matin, quatre personnes ont d’abord été interpellées. Deux autres arrestations ont rapidement suivi. Parmi elles figurait le propriétaire du véhicule, domicilié en Seine-Saint-Denis, et connu des services de renseignement mais pour un signalement très ancien. Interrogé durant plusieurs heures, ce dernier a fini par être relâché, tout comme les cinq autres personnes. Mardi, à 13 h 25, c’est un couple qui a été appréhendé par les enquêteurs sur une aire d’autoroute près d’Orange (Vaucluse). L’homme, âgé de 34 ans, et sa femme, 29 ans, étaient toujours en garde à vue mercredi soir. Ils sont connus des services spécialisés pour islamisme radical, l’épouse étant même fichée «S» - pour Sûreté de l’Etat.

Les enquêteurs recherchent encore au moins une personne : elle n'est autre que la fille du propriétaire de la Peugeot. Ce dernier avait d'ailleurs signalé sa disparition dimanche soir: elle est soupçonnée d'avoir tenté de gagner la Syrie récemment et d'entretenir des liens d'amitié avec l'épouse en cours d'audition au 36, quai des Orfèvres. A ce stade, aucun élément significatif ne peut être avancé quant aux intentions réelles des différents protagonistes. Des sources divergentes évoquent également la présence d'un document en arabe dans la voiture. «On pense que c'est un coup d'essai», estime une source policière citée par Reuters. Une autre source se demande, auprès de l'agence, s'il n'y a pas eu une volonté «d'attirer l'attention». Sous-entendu, pour faire peur... Toujours est-il que la découverte de cette voiture fait inévitablement écho aux propos tenus en mai dernier par le directeur général de la DGSI, Patrick Calvar : «Si les attentats de novembre dernier ont été perpétrés par des kamikazes et par des gens armés de kalachnikov ayant pour but de faire le maximum de victimes, nous risquons d'être confrontés à une nouvelle forme d'attaque : une campagne terroriste caractérisée par le dépôt d'engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d'action étant multiplié pour créer un climat de panique», avait-il déclaré, à la stupeur générale, devant la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale.