C'était un point sur le traitement des migrants à Paris et c'est devenu un emportement. A une presse qui ne lui avait posé, à vrai dire, aucune question sur le sujet, le préfet de la région Ile-de-France, Jean-François Carenco, a voulu expliquer la portée de l'incendie volontaire qui, dans la nuit de lundi à mardi, a ravagé un futur centre d'accueil de migrants à Forges-les-Bains, dans l'Essonne. «Je souhaite que toute la presse condamne unanimement ces choses-là. On sait où ça commence mais on ne sait pas où ça s'arrête…»
L'endroit doit accueillir les migrants pendant quatre à cinq jours avant leur réorientation vers d'autres structures d'accueil. A quelques jours de l'ouverture à Paris du centre initié par la maire Anne Hidalgo, le préfet a évoqué tout le circuit que l'Etat doit désormais mettre en place pour assurer que le lieu ne s'engorge rapidement. «Il y a à peu près 80 arrivées de migrants par jour à Paris. Il faudra qu'il en sorte autant du centre. Nous sommes au début d'un long voyage…» a dit le préfet.
Car si la ville a créé une structure d'urgence, c'est bien l'Etat qui doit assurer la suite pour chaque migrant, en termes de démarches administratives, d'hébergement et de travail. «La décision du ministre de l'Intérieur sur Calais est un défi pour Paris», a reconnu le représentant de l'Etat. L'évacuation de la jungle va en effet entraîner des arrivées sur la capitale. «Nous continuerons à essayer d'héberger les migrants qui campent dans la rue», a-t-il assuré.