Ils se seront prêtés au jeu traditionnel de la photo de famille devant l'Atlantique. Et ils se seront gardés, ce week-end à La Rochelle, de prononcer la moindre phrase qui aurait pu offrir aux soutiens de François Hollande et de Manuel Valls l'occasion de pointer les «divisions» de cette aile gauche socialiste qui veut porter, en 2017, une «alternative» à la politique menée depuis 2012. Mais à observer Arnaud Montebourg et Benoît Hamon lors de ces «journées d'été» de leurs amis - du courant PS «A gauche pour gagner» -, on a compris dimanche qu'il serait compliqué d'avoir une seule et unique candidature de cette famille-là à la primaire de la gauche (les 22 et 29 janvier).
Le chef de file de ces «frondeurs», le député Christian Paul, a pourtant rappelé dans son discours de clôture qu'il était chargé «d'aller par étapes vers une candidature unique». Outre Hamon et Montebourg, la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, très applaudie lors de son intervention, est aussi candidate. Tout comme l'ex-inspecteur du travail, apprécié des militants PS les plus à gauche, Gérard Filoche.
Si dans l'entourage de Montebourg, on réclame d'ici la date limite de dépôt des candidatures un désistement en faveur du mieux placé dans les sondages (pour l'instant, Montebourg), dans celui d'Hamon, on juge plus pertinent de présenter plusieurs candidatures dès le premier tour pour ratisser large. «L'essentiel, c'est de ne pas se taper dessus. Etre responsable. Ne pas se lancer dans des attaques inutiles», prévient le député Mathieu Hanotin.
Dans son intervention, Christian Paul a proposé dimanche un «travail de rapprochement des projets» pour rédiger une plateforme commune pour un candidat unique. Mais déjà, certains responsables du courant commencent à s'interroger sur la pertinence d'un «pré-rassemblement».En revanche, tous sont tombés d'accord pour lancer un nouvel appel «à une primaire de toute la gauche», refusée par les communistes, Jean-Luc Mélenchon et les écologistes avant l'été. «Chacun a constaté que non seulement le PS, mais la gauche tout entière, était programmée pour disparaître de l'élection présidentielle, a justifié Christian Paul dans son discours de clôture. C'est donc une grande primaire citoyenne, ouverte à toute la gauche qu'il faut relancer. Nous allons demander à rencontrer la direction du Parti socialiste, les communistes, les écologistes pour reprendre la discussion sans exclusives à l'égard de quiconque, et sans préalable.»