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Libération

Le don sauvage de sperme, une quête sonnante et trébuchante

publié le 12 septembre 2016 à 20h11

L'enquête que vient de publier Sarah Dumont (1) sur le don sauvage de sperme en France est inédite. Il y a dans le pays toute une série de voies parallèles, via les réseaux sociaux, qui permettent, hors des circuits légaux, de recevoir ou d'acheter du sperme. «Il est très difficile d'en mesurer l'importance», raconte cette journaliste après une enquête de plus de deux ans. «Mais des donneurs, il y en a. Et il y a une demande, forte et régulière, qui vient surtout, bien sûr, des couples lesbiens, mais également de femmes seules, et aussi, de façon plus marginale, de couples hétérosexuels.» Sur cette question, le cadre français est contraignant. Ne peuvent bénéficier du don de sperme, via les Cecos (centres d'étude et de conservation des œufs et du sperme), que des couples hétéros, justifiant un certain nombre d'années de vie commune et remplissant des conditions médicales.

Via une annonce sur Internet, Sarah Dumont a rencontré un certain nombre de «donneurs», terme mal choisi puisque la quasi-totalité se font payer. Un exemple : Maxime, dit «le vénal». A 35 ans, ce magasinier est un pro. «Selon ses dires, sa semence aurait permis la naissance de neuf garçons et cinq filles…» raconte l'auteure. Il réclame 250 euros pour un cycle de trois inséminations. Elles se font via une pipette, un rapport sexuel complet ou une «éjaculation last minute», où le donneur pénètre juste à la fin la future receveuse.

Retrouvez cette chronique en intégralité sur Libération.fr

(1) «Super-géniteurs», éd. Michalon, 190 pp., 17 €.