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Libération

Véronique Haché : «J’ai mis plusieurs minutes à me dire : "Mais qu’est-ce qu’il [Denis Baupin] veut ?"»

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publié le 13 septembre 2016 à 20h31

C'est le quatorzième témoignage depuis le début de l'affaire Baupin : Véronique Haché, directrice d'Autolib, à Paris, a porté plainte en juin contre le député EE-LV, dans le cadre de l'enquête préliminaire en cours pour harcèlement et agression sexuelle et appels téléphoniques malveillants, ont révélé Mediapart et France Inter mardi. Les faits sont prescrits mais «ce n'est pas à moi de m'autocensurer», dit à ces médias l'ex-conseillère transports de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris. «Il faut que toutes les femmes sachent qu'il ne faut pas avoir peur et qu'on se serre les coudes.» Véronique Haché affirme avoir voulu prendre la parole après que l'affaire Baupin a éclaté, le 9 mai : Mediapart et France Inter y dévoilaient huit témoignages (quatre anonymes et quatre à visage découvert) accusant Baupin de faits pouvant être qualifiés de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle, entre 1998 et 2014. Contestant avec vigueur ces accusations, Baupin démissionnait toutefois le jour-même de la vice-présidence de l'Assemblée. Début juin, trois responsables écologistes, la députée Isabelle Attard, l'adjointe au maire du Mans, Elen Debost, et la secrétaire nationale adjointe d'EE-LV, Sandrine Rousseau, portaient plainte pour agression ou harcèlement sexuels.

Pour Véronique Haché, les faits remontent à 2004. Elle est embauchée comme conseillère transports au cabinet de Delanoë. Elle travaille quasi quotidiennement avec l'élu Vert adjoint aux transports, Denis Baupin. Un jour de juillet 2004, en fin de journée, il vient dans son bureau et suggère, à plusieurs reprises, qu'ils aient une relation sexuelle, dit-elle. «J'ai mis plusieurs minutes à me dire : "Mais qu'est-ce qu'il veut ?" Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de propositions sur mon lieu de travail.» Elle lui demande de quitter la pièce.

Mardi, l'avocat de Baupin, Emmanuel Pierrat, réagissait, dans un communiqué : «Monsieur Denis Baupin tient à indiquer qu'il a d'ores et déjà fourni à la police judiciaire tous les éléments permettant d'attester du caractère infondé des accusations portées contre lui, y compris de celle présentée ce jour comme nouvelle et qui porte sur une période remontant à une douzaine d'années.»