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Mélenchon et le PCF, une rupture à rallonge

Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, a répondu sur Facebook «aux attaques» de Jean-Luc Mélenchon. Cela ne risque pas de recoller les morceaux entre les anciens alliés du Front de gauche.

Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l'Humanité 2016. (Photo Boris Allin pour Libération)
Publié le 16/09/2016 à 8h51

Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles n'est pas content. Il ne «supporte plus» les prises à partie de Jean-Luc Mélenchon et ses copains. Ces derniers temps, les deux camps s'affrontent dans les médias. Le tout, sous le regard désabusé des militants. Olivier Dartigolles a décidé de répondre à sa manière. Ce mercredi, il a publié un texte sur sa page Facebook pour «rétablir sa vérité». On imagine mal cette prise d'initiative sans l'accord du patron, Pierre Laurent. La place du Colonel Fabien dément.

Le porte-parole du PCF fait le tour des dernières polémiques, partage sa version et regrette l'absence de Jean-Luc Mélenchon lors du discours de Pierre Laurent dans le stand communiste à la Fête de l'Huma. Il écrit: «Quand on est invité à la Fête de l'humanité, il semble assez naturel de venir saluer celui qui vous invite. Non?» Contacté par Libération, il argumente: «On est longtemps resté silencieux mais aujourd'hui on ne plus garder le silence. Donc, dorénavant, je répondrai à chaque fois que Mélenchon racontera des choses fausses à notre sujet».

Mélenchon s’agace, lui aussi, «des attaques» dans les médias

Les relations entre la direction communiste et «La France insoumise» ne risquent pas de se réchauffer. Selon certains observateurs, Jean-Luc Mélenchon, qui court derrière les signatures pour postuler à l’Elysée, ne fait rien pour arranger les choses, convaincu qu'il n’a pas plus besoin d’eux. Pendant ce temps, le PCF est, lui, toujours dans le flou pour 2017: certains militants et dirigeants, dont l'ancienne secrétaire nationale Marie-Georges Buffet, poussent pour une alliance avec Mélenchon. D’autres plaident encore pour large primaire avec les candidats socialistes se situant à la gauche de François Hollande et rejetant son bilan. Alors que les siens sont divisés, Pierre Laurent a prévu de clarifier (un peu) la position du parti le 5 novembre lors d’une conférence nationale.

Chez Jean-Luc Mélenchon, on s'agace aussi «des attaques» dans les médias venant de Pierre Laurent et les siens. Mais l'ancien socialiste garde le sourire: il progresse dans les sondages depuis l'été et fait au moins jeu égal avec François Hollande. L'autre bonne nouvelle est tombée ce jeudi. Dans un mail, que le Monde a révélé, Clémentine Autain appelle ses amis d'Ensemble - la troisième composante du Front de gauche – à le soutenir comme en 2012. Dans son mail, Autain note «les désaccords avec la démarche» et «certains partis pris» de Jean-Luc Mélenchon et pose une question: «Quelle personnalité déclarée volontaire pour 2017 représenterait mieux nos idées que Jean-Luc Mélenchon ? Je n'en vois pas». On attend les suggestions de Pierre Laurent.