A l'instar de cet homme de 34 ans qui, après avoir insisté, a finalement obtenu un «entretien dans le placard à balai d'un stand» professionnel, 61 % des répondants à une étude du Défenseur des droits déclarent avoir été «souvent» ou «très souvent» confrontés aux discriminations dans l'accès à l'emploi ou à un stage. Révélée en avant-première par le Bondy Blog, l'enquête sur les discriminations à l'embauche liées aux origines a recueilli l'avis de 758 personnes âgées de 18 à 35 ans qui ont répondu à un appel à témoignages, via un questionnaire publié en ligne. D'un niveau de qualification élevé (un tiers sont diplômés de l'enseignement supérieur), les participants à l'étude sont pour moitié au chômage. Un tiers seulement occupe un emploi, les autres étant étudiants, stagiaires ou en contrat d'alternance. Seules 4 % des personnes se disant vues comme «arabes» n'ont connu qu'une seule expérience de discrimination ces cinq dernières années, 7 % pour celles perçues comme «noires». Face à la répétition de ces injustices, de nombreuses personnes adaptent leur projet professionnel. La première option envisagée, pour 40 % des victimes, est le départ à l'étranger. Les autres sont contraintes d'accepter un emploi inférieur à leurs qualifications (31 %) ou préfèrent créer leur entreprise (9 %). En conclusion, l'institution implore les autorités d'agir «pour que les personnes d'origine étrangère, et notamment les jeunes, puissent avoir les mêmes chances que les autres de réussir leur projet professionnel». En février, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, indiquait à propos des saisines de ses propres services que les «résultats obtenus lors des instructions et enquêtes menées [n'étaient] pas satisfaisants».
«On m’a comparé à un terroriste durant un entretien d’embauche.»
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publié le 19 septembre 2016 à 20h11
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