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Libération

A partir de quel moment peut-on parler d’«attentat» ?

par J.De.
publié le 22 septembre 2016 à 20h21

Dans les minutes qui suivent une fusillade, une attaque à l’arme blanche ou une explosion, comme ce week-end à Manhattan, la question revient : s’agit-il d’un attentat ? Les frontières restent floues et les définitions sujettes à discussion.

nUn acte violent

Le mot «attentat» suppose une atteinte à quelque chose ou à quelqu'un, la provocation d'un dommage, matériel ou moral. Le code pénal le définit comme «un ou plusieurs actes de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l'intégrité du territoire national». L'attentat est violent, pas forcément meurtrier. Et «tentative d'attentat» est un pléonasme : le critère est l'intention de l'auteur.

nUn acte délibéré

L'ampleur des dommages ne permet pas de qualifier ou non un acte d'attentat. Pour être qualifié comme tel, il doit s'accompagner d'une dimension politique, idéologique, sans quoi il relève du fait divers. Il rejoint en cela la notion de terrorisme, qui suppose aussi le fait de porter atteinte à l'ordre public, aux valeurs de l'Etat. Un attentat est-il pour autant forcément terroriste ? On a tendance à considérer que oui, mais ces notions n'ont pas toujours été étroitement liées, notamment à la fin du XIXe, où on pouvait parler d'«attentat à la pudeur».

nUn acte assumé ?

L’attentat doit-il être revendiqué ? Pas forcément. L’auteur a intérêt à assumer son acte, qui n’a de valeur que s’il est médiatisé, mais son ampleur peut suffire à atteindre l’objectif visé, troubler l’ordre public : Ben Laden n’a jamais formellement endossé celui du 11 Septembre.