16HKarima Delli est à l'aise. En terrasse, elle enchaîne les clopes et tourne au Coca sans sucre. Sa conseillère est à sa droite. La candidate a la pêche. Elle parle du renouvellement à sa manière : «Alain Juppé était ministre avant la naissance d'Internet.» Karima Delli, 37 ans, se pose en «candidate de l'avenir» et fixe son objectif. «Je veux mettre en mouvement l'écologie populaire qui est majoritaire dans le pays. L'écologie ne doit pas être une partie du programme mais une politique globale. On doit expliquer aux gens qu'ils ne sont pas condamnés à manger de la malbouffe toute leur vie», dit-elle avec fougue.
Très vite, l'eurodéputée concède que les différences sont minces entre les quatre candidats. Le combat est ailleurs dans son esprit : «Ces dernières années, le parti s'est abîmé à cause des combines politiciennes et des accords entre les partis. Aujourd'hui, la question de l'incarnation de l'écologie politique est essentielle. Est ce qu'on veut un candidat qui a échoué ?» Karima Delli parle, sans la nommer, de Cécile Duflot, qui a dirigé le parti pendant de longues années. Mais chez les écolos, la native de Roubaix a elle aussi la réputation de manier la combine politique. Qu'importe, elle reste dans son couloir et enfile à nouveau le costume de la jeunesse : «Le renouvellement en politique, ça ne doit pas être que des mots.»
La discussion tourne, le cendrier se remplit, Karima Delli nous invite dans sa campagne à travers le pays. Elle rit fort. Parfois, elle lâche des phrases de vieux. Genre «je suis la candidate de la cohérence.» Ou bien : «Je suis une personne passionnée, optimiste et je suis heureuse d'être écolo.» Le tout avec énergie. Avant de filer, on évoque la bonne ambiance entre les candidats. Elle sourit : «Les débats télévisés seront le moment de dire les vérités, toutes les vérités.»