Quatorze ans après avoir été classée sans suite à cause de la prescription des faits, l'affaire mettant en cause Mgr Jean-Michel di Falco, l'actuel évêque de Gap, ressurgit. Accusant le prélat de l'avoir violé et abusé sexuellement au début des années 70, «Marc» (un prénom d'emprunt), la victime présumée, a entamé selon son avocat Jean-Baptiste Moquet une procédure au civil pour obtenir réparation du préjudice subi et réclamer des dommages et intérêts. Une démarche courante dans les pays anglo-saxons. «Nous avons épuisé toutes les autres procédures judiciaires», explique, à Libération l'avocat de Marc. Personnalité très médiatique, Mgr di Falco, un proche de Bernadette Chirac et de l'homme d'affaires François Pinault, a toujours nié les faits. En 2003, le prélat, promis à un brillant avenir, avait été nommé dans un petit diocèse peu prestigieux, celui de Gap (Hautes-Alpes). Di Falco est récemment revenu sur le devant de la scène grâce au succès du groupe de chanteurs qu'il a créé, les Prêtres.
Dans cette affaire, Me Moquet affirme avoir également assigné au civil le diocèse de Paris. Si la procédure aboutissait, ce serait une première. «A notre connaissance, aucun diocèse en France n'a été poursuivi au civil dans des affaires de pédophilie», affirme une source proche de la conférence des évêques de France. De son côté, l'association de victimes la Parole libérée a apporté son soutien à la démarche de Marc.