La piétonisation des berges de Seine rive droite à Paris, qui suscite critiques et questions, produit de premiers effets contrastés en termes de trafic automobile, selon un rapport de la mairie de Paris, satisfaite de ces premiers indicateurs loin de «l'apocalypse annoncée».
Un rapport de la direction de la voirie et des déplacements de la mairie de Paris, dévoilé par Le Journal du Dimanche, montre des chiffres qui «se révèlent bien inférieurs à ce que prévoyait l'étude d'impact» en augmentation de trafic avec des situations contrastées en temps de parcours. Les berges de Seine rive droite au cœur de Paris, héritières de l'époque du tout-voiture des années Pompidou, seront définitivement réservées aux piétons ou vélos. Le Conseil de Paris doit voter cette décision lundi.
Le projet ferme la voie Georges-Pompidou à la circulation automobile sur 3,3 km du quai bas, de l’entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe arrondissement). La voie est déjà fermée depuis la mi-juillet en raison de Paris Plages, puis d’une exposition sur la COP 22. Selon le rapport, le nombre de véhicules par heure sur les trois premières semaines de septembre a augmenté de 73% sur les quais hauts aux heures de pointe du matin, par rapport à la même période en 2015: 2.023 véhicules par heure en 2016, contre 1.172 en 2015. Aux heures de pointe du soir, la hausse est de 13% (2.066 contre 1.824).
Sur le boulevard Saint-Germain, «identifié comme le principal axe de report», le trafic a augmenté de 41% le matin (1.538 contre 1.088), et «seulement de 4% le soir» (1.930 contre 1.856). Selon Le JDD, ces chiffres «se révèlent bien inférieurs à ce que prévoyait l'étude d'impact» : de -9% le matin et -22% le soir sur les quais hauts; de -12% le matin et -3% le soir boulevard Saint-Germain.
La direction a aussi analysé les temps de parcours. «Il apparaît que les automobilistes mettent 14 minutes, soit une minute de plus qu'en 2015, pour aller des Tuileries au Bassin de l'Arsenal sur les quais hauts le matin; et 20 minutes, contre 15 minutes en 2015 le soir.» Sur le boulevard Saint-Germain, «la situation est plus tendue», note Le JDD : «13 minutes au lieu de 6 de la Concorde à l'Institut du monde arabe le matin, 16 minutes au lieu de 13 le soir.»
Sur une distance plus longue, de la Concorde à Bercy, les automobilistes mettent 20 minutes le matin, soit 7 de plus qu’en 2015, en passant par les quais hauts. Ils mettent le même temps le soir (26 minutes). S’ils passent par le boulevard Saint-Germain, le trajet prend 20 minutes, contre 11 l’an dernier. Le soir, il prend une minute de moins qu’en 2015.
Christophe Najdovski, adjoint EELV aux Transports de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), s'est félicité de ce que les «reports de circulations soient inférieurs à ce que prévoyaient les modèles». «Ce ne sont que des premiers indicateurs mais sur le volume comme le temps de parcours, ce n'est pas non plus l'apocalypse annoncée par certains, loin de là», a-t-il dit à l'AFP, «ce qui nous renforce dans notre détermination».