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Subventions régionales aux distributeurs de seringues : Hidalgo charge Pécresse

De gauche à droite, le ministre des Finances Michel Sapin, la maire de Paris Anne Hidalgo, le Premier ministre Manuel Valls et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse lors du forum de "Paris Europlace" à Paris, le 6 juillet 2016 (Photo DOMINIQUE FAGET. AFP)
publié le 2 octobre 2016 à 20h31

Anne Hidalgo ne mâche pas ses mots. Dans un courrier adressé à la présidente d'Ile-de-France, la maire socialiste de Paris s'insurge contre la décision de Valérie Pécresse (Les Républicains) de réduire drastiquement la subvention régionale à une association chargée des distributeurs-récupérateurs de seringues utilisées par les toxicomanes, dans le cadre d'une politique de réduction des risques de transmission de maladies infectieuses, comme le VIH ou les hépatites. «La responsabilité de contaminations provoquées par votre décision unilatérale de cesser ces financements vous incomberait gravement», prévient Hidalgo dans cette lettre que Libération s'est procurée.

Depuis son élection à la tête de la région la plus riche de France, Valérie Pécresse s’est lancée dans un vaste programme de coupes dans les subventions aux associations franciliennes, pour un total de 75 millions d’euros. Cette fois, le conseil régional a donc divisé par quatre les fonds promis à Safe, qui gère la distribution et l’échange de 430 000 seringues chaque année en Ile-de-France. Elle a reçu 25 000 euros au lieu de 100 000. Acculée, l’association a envisagé de démonter ses distributeurs automatiques si son budget n’était pas revu à la hausse. Le plus gros d’entre eux est situé près de la gare du Nord, au niveau de l’hôpital Lariboisière, où doit ouvrir la première salle d’injection de la capitale cet automne. La majorité municipale a décidé de compenser une partie des fonds manquants, mais l’existence de Safe et, partant, la poursuite d’une politique de réduction des risques à Paris est en jeu.

Dans sa missive, Anne Hidalgo appuie là où ça fait mal, rappelant à Valérie Pécresse que cette politique est basée sur une décision de la droite, du temps du gouvernement… Chirac. En 1987, en pleine épidémie de sida et un an après avoir libéralisé la vente des préservatifs, la secrétaire d’Etat à la Santé d’alors, Michèle Barzach, obtenait l’accord du Premier ministre pour la vente libre de seringues à usage unique.