C’est une drôle de petite guerre à l’extrême droite, qui a le Vaucluse pour seul théâtre. Les binômes du Front national et de la Ligue du Sud s’affronteront le 9 octobre au second tour de l’élection départementale partielle du canton d’Orange. Dimanche, les candidats de la Ligue du Sud sont arrivés en tête avec 41,16% des voix, le FN étant deuxième avec 24,3% des bulletins. Les candidats des Républicains et du Front de gauche ont été éliminés dès le premier tour. Aux départementales de 2015, la Ligue du Sud l’avait emportée de seulement six voix sur le FN au second tour. Mais un recours des candidats frontistes avait entraîné l’annulation du scrutin.
Le résultat de dimanche a de quoi satisfaire Jacques Bompard, maire d'Orange, député, président de la Ligue du Sud et père de l'un des deux candidats de son mouvement. Ancien membre du FN, Bompard a fait partie de la première génération de maires frontistes, élus en 1995; il est aussi le seul à être resté en place depuis. Mais il a quitté le parti en 2005, s'opposant à l'ascension de Marine Le Pen et au «népotisme» de Jean-Marie Le Pen. Lancée en 2010, la Ligue du Sud est un parti de poche à vocation locale censé perpétuer l'emprise de Jacques Bompard et de sa femme Marie-Claude, maire de Bollène. Depuis 2012, la Ligue du Sud doit toutefois faire face à la concurrence d'un FN vauclusien désormais emmené par Marion Maréchal-Le Pen, elle aussi élue députée dans le département.
Dans ce contexte, une victoire de la Ligue du Sud dimanche prochain représenterait un sursis bienvenu pour le mouvement. Dans un premier tour marqué par un taux d’abstention de 76%, le FN n’a pas réussi à mobiliser ses électeurs, perdant plus de 2000 voix par rapport au scrutin de 2015, contre seulement 400 bulletins de moins pour la Ligue du Sud. Un résultat salué sur Twitter par le maire d'Orange.
Je crois que @laprovence a bien compris ! pic.twitter.com/aGgnIssw6j
— Jacques Bompard (@JacquesBompard) October 3, 2016