Menu
Libération

Le lactarium de l’AP-HP rouvre, le mystère demeure

publié le 3 octobre 2016 à 19h01

Blanchi. Le lactarium - un centre de collecte de lait maternel - de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a repris lundi ses activités, suspendues depuis un mois après trois cas d'infection de prématurés par Bacillus cereus. Cette bactérie répandue dans l'environnement est anodine la plupart du temps mais peut avoir des conséquences graves chez certains grands prématurés ou personnes fragilisées. Deux des trois nouveau-nés, grands prématurés, sont ainsi décédés.

L’affaire avait été largement reprise dans les médias, laissant planer un soupçon de négligences. Depuis le 3 septembre, une série d’enquêtes ont été menées par les équipes opérationnelles d’hygiène de l’AP-HP, par l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé, ainsi que par l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.

Résultat : aucune certitude. «On ne sait pas», nous dit Claire Poyart, qui dirige le laboratoire de microbiologie de l'hôpital Cochin. «Aucune analyse microbiologique ne permet d'établir la responsabilité du lait issu du lactarium dans les cas détectés.»

Les trois enfants touchés l’ont été par des souches différentes, ont montré les enquêtes.Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Comme ce bacille est présent partout (sol, eau, végétaux…) et qu’il résiste à la chaleur, tout est possible. Les bacilles ont des histoires parfois inconnues. Et cette ignorance devrait conduire les différents acteurs à un peu de modestie, en dépit des progrès spectaculaires de la biologie moléculaire.