Une rentrée en douceur. Laurent Fabius a fait, ce lundi, son retour devant la presse. Sept mois après son arrivée à la présidence du Conseil constitutionnel, c'est un ancien Premier ministre de François Mitterrand prenant soin, avant tout, de s'installer dans ses nouvelles fonctions de garant des règles institutionnelles, qui s'est présenté sous les dorures de l'aile du Palais-Royal où siègent les juges constitutionnels. Forcément : son devoir de réserve institutionnel et sa volonté de ne pas s'inviter dans le débat politique l'obligent. «Il ne faut pas confondre réserve et effacement, a-t-il pris soin, pourtant, de préciser en introduction de son intervention. Lorsqu'il y a des sujets qui le justifient, il est de ma responsabilité de vous rencontrer.»
Cette année, ce sera donc très soft : la publication d'un rapport d'activité –une «première»– reprenant toutes les décisions du Conseil prises dans l'année 2016. «C'est écrit dans un langage compréhensible puisque moi-même je le comprends», a plaisanté Fabius après avoir précisé que ce rapport serait en ligne sur le site de son institution «tous les 4 octobre […] jour anniversaire de la Constitution de 1958».
Fabius a aussi rappelé le «nouveau rôle» du Conseil constitutionnel dans les parrainages pour la présidentielle. Depuis avril, une loi organique a modifié les «règles applicables à l'élection présidentielle» : les 500 parrainages ne seront plus apportés au Conseil par les candidats mais envoyés avant «le vendredi 17 mars à 18 heures», a précisé le président du Conseil constitutionnel, par les maires directement. Leur soutien sera rendu public. «C'est un formulaire et c'est par la Poste, a résumé Fabius. Nous mettrons en ligne […] deux fois par semaine, le mardi et le vendredi en fin d'après-midi, la liste actualisée des parrainages.» La liste définitive sera publiée le 20 mars 2017. Et pas question pour Fabius de questionner cette nouvelle règle. Interrogé deux fois sur le fait de savoir si cela n'allait pas handicaper les petits candidats, il a répondu : «Nous n'avons pas à commenter la voix du Parlement.» Dans son rôle, rien que son rôle.