Menu
Libération
Chronique «Classe action»

Au collège, un prof tente la télé-réalité

publié le 4 octobre 2016 à 20h11

Résolution de rentrée à Libé : mettre en avant une initiative concrète dans l'Education. Troisième épisode : Pascal Bihouée, prof de physique et producteur de télé-réalité.

L'établissement. «J'enseigne dans un collège de Saint-Brieuc. […] Notre chance, c'est notre taille : 190 élèves. Cela permet de monter des projets facilement.»

L'idée. «J'aime inventer des histoires pour rendre mes cours ludiques. Quand j'enseignais en fac, c'était moins facile que devant une classe de 5e ! Au début, j'utilisais l'univers des BD. Il y a quelques années, je me suis tourné vers la vidéo, en montant un projet de télé-réalité. Ainsi est née l'émission «l'Ile de la basse tension". C'était aussi une façon de se moquer de ce genre d'émission. Dans la première épreuve, les élèves devaient rejoindre l'île le plus vite possible en bateau : une course virtuelle via virtualregatta.com. Deuxième défi : produire de l'énergie. Ils ont monté un projet d'éolienne. A chaque épisode, des élèves étaient nominés, avec des épreuves de repêchage, un jury de profs… Comme à la télé. Petit à petit, les autres profs se sont pris au jeu, proposant des épreuves dans d'autres matières. Un jour, l'île de la basse tension a été dévastée par un cyclone. La production (et la prof d'anglais) demandait un bulletin d'informations… en anglais. En arts plastiques, le défi consistait à construire une maquette d'habitat sur l'île.»

Le résultat. «Parfois, ça ne marche pas du tout. Il y a deux ans, j'avais monté une énigme de science-fiction autour de l'Islande et de la prophétie des dragons. Ma classe n'a pas du tout accroché. Mais il y a des réussites au-delà de mes espérances. Comme "l'Ile de la basse tension", qui nous a permis de développer plein d'apprentissages. Certains élèves se sont révélés. Et ça a impulsé une dynamique dans le collège. On a beaucoup ri.»