Voici un maître chanteur. Son Suicide français, qui se donne comme une histoire de France depuis la mort du général de Gaulle, est rythmé par les grands succès de la chanson populaire. Il y en a pour tous les goûts, de Daniel Balavoine à Charles Aznavour. C'est astucieux. Tout le monde a ces airs-là en tête. Les lecteurs viennent doucement à l'histoire, comme les enfants du conte de Grimm suivaient le joueur de flûte de Hamelin. La pédagogie est une ruse et Zemmour est rusé.
Mais où nous emmène-t-il ? Mon Fils, ma bataille, c'est la prise du pouvoir de la mère au sein de la famille. Comme ils disent, c'est le début de l'avènement du pouvoir gay. Zemmour a des idées politiques et il ne s'en cache pas. L'histoire est entièrement à leur service. Elle sert la berceuse de la fin de l'identité française, une identité chrétienne, virile et blanche. C'est tout le contraire de la fabrique du savoir, disent les historiens.
Mais une fabrique, ce n’est pas très harmonieux, n’est-ce pas. Ça fait du bruit et ça inquiète.