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Libération
Récit

Entre droite et extrême droite, «Valeurs actuelles» joue le flou

publié le 6 octobre 2016 à 20h21

Scènes étonnantes, mercredi soir, dans l'imposante salle Turenne de l'hôtel des Invalides à Paris. Près du buffet, voilà Eric Zemmour, Patrick Buisson et Philippe de Villiers. Une grande discussion réunit les trois plumes les plus prolifiques de la droite extrême, manifestement ravis d'être ensemble sous des regards bienveillants. Près de 500 personnes sont venues fêter les 50 ans de Valeurs actuelles, l'hebdo qui prétend pourfendre «la bien-pensance» et s'imposer comme le carrefour de toutes les droites. A en juger par la diversité des personnalités présentes, ce pari n'est pas loin d'être tenu. Jean-François Copé côtoyant Elisabeth Levy ; Philippe Martel, ex-conseiller de Marine Le Pen, en grande discussion avec Pierre Lellouche ; des lieutenants sarkozystes, Eric Ciotti et Guillaume Larrivé, encaissant stoïquement les sarcasmes sur Sarkozy pour qui, décidément, «ça ne va pas fort».

On aperçoit surtout Marine et Marion Le Pen, entourées de quelques proches. La présidente du FN reconnaît qu'elle se trouve en terrain ami : «Sur les grands choix de civilisation, nous avons certainement des points communs avec le lectorat de Valeurs actuelles D'après Yves de Kerdrel, le directeur de l'hebdo, ce lectorat est «éclaté», «antisystème et antipartis». Conséquence : le magazine ne se rangera derrière aucun candidat. «On n'est pas dans une chapelle», assure Kerdrel. Cette neutralité est à prendre avec des pincettes, tant le journal a été suspecté d'accointances sarkozystes depuis que Kerdrel en a pris les rênes fin 2012.