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Libération

NKM veut ringardiser ses concurrents

Publié le 06/10/2016 à 20h21

«Le renouveau, c'est Bruno», comme l'affiche le slogan de Le Maire… Et la moderne, c'est NKM ? C'est du moins le message qu'a tenté d'instiller la candidate à la primaire à droite, jeudi, lors de la présentation de son projet. «Nouvelle société, nouvelle France» : l'adjectif est absolument partout dans sa plaquette. «On connaît un mouvement de grande transformation comme on en vit un par siècle», a-t-elle affirmé: «quand une technologie rencontre des valeurs». La cadette du scrutin de novembre tacle Le Maire au passage : «Je n'ai pas 312 mesures, ce n'est pas au poids

A défaut de catalogue, Nathalie Kosciusko-Morizet se targue d'avoir «une vision». Debout micro en main, à son QG de campagne carrefour de l'Odéon à Paris, elle fait un numéro de candidate 2.0. Son objectif : ringardiser ses rivaux. Et c'est plutôt bien exécuté. Numérique, écologie, travail indépendant, elle se fait fort d'introduire dans la primaire des sujets qui, sans elle, n'y seraient pas : «On est dans une société où on évalue son chauffeur Uber, où on a de plus en plus envie de participer, de choisir. La politique est restée hors de ce mouvement». On imagine mal un Juppé ou un Fillon citer le modèle Uber… ou user du jargon numérique : «On va pluguer un module de démocratie participative sur notre démocratie représentative». Traduction : elle propose de remplacer le Conseil économique social et environnemental par une «Chambre des citoyens» qui pourra proposer des lois. Revoilà la quadra dans le coup qui vit comme tout le monde : «Mes deux garçons de 7 et 11 ans, quand je les emmène à l'école le matin, je me demande s'ils sont en sécurité, si la prof est bien, s'ils préparent leur avenir…» Et d'en profiter pour étriller Sarkozy : «… pas si on va leur parler des Gaulois.» Celle qui fut sa porte-parole en 2012 se dit de droite mais refuse de «se laisser enfermer dans l'idée qu'il faudrait être d'une droite chimiquement pure.» L'occasion d'égratigner encore l'ex-président qui cogne sur les électeurs de gauche tentés d'aller voter à la primaire : «Est-ce que Jean-Pierre Jouyet et Fadela Amara [ministres sous Sarkozy, ndlr] auront le droit d'aller voter ?» Pour Juppé et espère-t-elle, aussi un peu pour elle.