Avoir moins de 30 ans et passer son samedi après-midi à souffler à pleins poumons dans une vuvuzela en criant des formules comme «qui ne saute pas n'est pas Juppé»… Il y a quelque chose d'un peu insondable à assister à un meeting de jeunes juppéistes. Matthieu Ellerbach, 24 ans, le reconnaît avec humour : «Etre jeune avec Juppé, ce serait comme être calme avec Sarkozy, modeste avec Le Maire ou comique avec Fillon.»
C'est le réseau des 250 comités de «JAJ» («jeunes avec Juppé»), animé par ce diplômé de Sciences-Po et d'école de commerce, qui a organisé la réunion publique pour le doyen des candidats à la primaire, à Malakoff (Hauts-de-Seine). Le décor est plutôt classe, celui d'une distillerie désaffectée, avec briques et alambics en cuivre. Un public assez métissé, plus jeans-baskets que blazers-serre-têtes. D'horizons divers. A en croire Ellerbach, parmi les 2 000 JAJ, 70 % sont étudiants en faculté, 20 % travaillent et seuls 5 % étudient dans les grandes écoles. Ce samedi, ils sont près d'un millier, debout et plutôt survoltés. Des goodies un peu partout, tee-shirts, lunettes, mains géantes comme on en voit sur les étapes du Tour de France, le tout griffé «AJ 2017». Au moment où le candidat descend de voiture, les organisateurs rameutent en vitesse des partisans pour faire du bruit. Puis finale avec lâcher de ballons tricolores et musique techno. Tout cela fait de belles images. Ce qui n'est pas pour déplaire, alors que Sarkozy s'est offert dimanche le Zénith de Paris. Mais «on n'est pas là que pour faire la claque, promet le président des JAJ. On est dans la coconstruction du projet». L.Eq.