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Après l'agression de la Grande Borne, les policiers entre «grève du zèle» et «rassemblements silencieux»

Les différents syndicats appellent leurs troupes à se mobiliser mardi midi, après le spectaculaire assaut contre quatre policiers de l'Essonne. Mais divergent sur les modalités.
L'agression à l'aide de cocktails Molotov dont ont été victimes quatre policiers à Viry-Châtillon (Essonne) a suscité un vif émoi parmi les forces de l'ordre. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 11 octobre 2016 à 13h08

Les policiers français n'ayant pas le droit de grève, Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, propose une «grève du zèle», sans en préciser la durée – quelques heures, quelques jours ? En gros, il invite ses adhérents à «ne traiter que les urgences ou cas graves», précisant au passage ce qui ne le serait pas : les infractions au stationnement, par exemple. La CFDT (via ses deux branches professionnelles, SCSI et Alternative-police) suggère plutôt des rassemblements silencieux devant chaque commissariat de France, «sans banderole ni affichage syndical, en soutien avec nos collègues dans l'épreuve». Idem pour FO (via Unité SGP-Police), histoire de marquer symboliquement le coup contre cette «violence sans limite».

Sur les revendications, Alliance réclame des «peines exemplaires pour les agresseurs et assassins de policiers», invitant tous les «candidats à la présidence de la République à la fermeté», nonobstant la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice en la matière. FO exige «protection et reconnaissance : plus de discours, mais des actes». Manifestement, la tournée des popotes de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, lundi dans divers commissariats de l'Essonne, n'aura pas suffi. L'Unsa, pour sa part, vise moins le gouvernement que la hiérarchie policière : estimant «fantaisiste» d'affecter des patrouilles à la surveillance d'une caméra de… surveillance, elle réclame, «outre l'enquête judiciaire en cours, une enquête administrative afin de déterminer les responsabilités hiérarchiques». Et de clarifier le droit de riposte des policiers face à un jet de cocktail Molotov, qualifié par l'Unsa «d'arme létale».