Oui, mais non. A moins que ce soit non, mais oui, car rien n’est jamais très linéaire chez les radicaux de gauche. En juillet, le PRG (qui compte trois de ses membres dans le gouvernement) claquait la porte de la Belle Alliance populaire (BAP), le rassemblement des partis de la gauche gouvernementale lancé deux mois plus tôt par Jean-Christophe Cambadélis. Le patron du PS n’avait pas vraiment prévenu les radicaux (ni les socialistes d’ailleurs) qu’il allait mettre la primaire de gauche sur les rails, avec la bénédiction de François Hollande.
Après l'été, les esprits s'étaient un peu calmés. Fin août, la toute nouvelle présidente du PRG avait donné dans la synthèse : «Faire entendre sa voix, c'est participer à la primaire de gauche à condition qu'elle ne soit pas le petit théâtre des egos», avait mis en garde Sylvia Pinel, soulignant que cette «participation n'est pas automatique».
Un responsable du PRG explique que lors de la convention présidentielle du parti, prévue pour le 26 novembre, il sera décidé «a minima une participation à la primaire ou pas». En réalité, les principaux dirigeants du parti attendent de connaître la stratégie de Hollande. Le PRG pourrait ainsi décider de présenter un candidat à la primaire pour mieux le retirer si besoin : si le chef de l'Etat a besoin de réserves de voix pour le second tour, la présence d'un candidat radical se justifiera ; s'il compte l'emporter dès le premier, le PRG pourra alors monnayer son ralliement au président sortant dès le début du mois de décembre. En 2011, Jean-Michel Baylet avait terminé bon dernier à la primaire de gauche, avec 0,64 % des suffrages.