Ce n'est visiblement pas en ayant plu à François Hollande que Pierre Gattaz a tant obtenu pour les entreprises lors de ce quinquennat. Dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, «Un président ne devrait pas dire ça…» (1), qui paraît ce jeudi, le chef de l'Etat n'est pas très tendre avec le patron du Medef : «Gattaz n'est pas un mauvais bougre, il veut que le pays réussisse, il ne vient pas chercher des milliards d'euros pour son train de vie personnel ou ses amis. Il n'a pas bonne forme mais il a bon fond. Il est arrivé là, il n'était pas prévu au casting.»
Puis il se lâche, jugeant le personnage un peu bourrin : «Il serait plus tacticien, ce serait mieux. Gattaz est quand même… lourd, quoi. Il est toujours en train de revendiquer, de demander encore davantage.» Pas vraiment subtil, demandent les deux journalistes du Monde ? «Non, travailler avec lui, c'est compliqué, car il n'a pas été préparé à tout ce qui est le contexte politique et social des forces en présence, ce qu'est une négociation». Plus loin dans l'ouvrage, au cœur de la tempête sur la loi travail, il dit encore : «[Gattaz] ne tient pas grand-chose dans son organisation. Parfois, on vous aide tellement maladroitement qu'il vaut mieux éviter !» Bref, un vrai boulet…
Tout l'inverse du responsable de la CFDT, Laurent Berger, que le Président ne cesse d'encenser : «Berger est un type très malin, très courageux. […]». Travailler avec lui, «c'est agréable. Quand il dit quelque chose, il tient. C'est assez franc».
(1) «Un Président ne devrait pas dire ça…», de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Stock, 672 pp., 24,50€.