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Libération

Primaire à droite : les chapelles centristes carillonnent pour Alain Juppé

publié le 12 octobre 2016 à 20h21

Les centristes cultivent le temps de la décantation. Au point d’attendre les deux derniers jours avant le grand débat entre les qualifiés de la primaire organisée par LR pour rendre publics leurs soutiens. Histoire d’identifier le favori en tête dans une des avant-dernières lignes droites du grand prix de l’Elysée. Et surtout de ne pas se tromper sur le futur vainqueur.

Sans surprise donc, le Parti radical valoisien a décidé mercredi de soutenir Alain Juppé. A l’issue d’un comité exécutif réunissant 144 membres, la formation a voté à 130 voix en faveur du maire de Bordeaux, a annoncé Laurent Hénart, président du parti.

Mercredi aussi, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, et  600 élus de sa formation ont publié une tribune dans le même sens. Un appel qui permet de contourner un vote formel des instances. L'UDI ne prendra pas position en tant que formation. «Il savait très bien que ce débat risquait d'étaler au grand jour toutes les dissensions au sein de l'UDI», reconnaît Didier Bariani. Cadre de l'UDI, l'ex-président du Parti radical a été chargé de battre le rappel des élus susceptibles de signer pour Juppé. Et, en tant que vieux sage, d'user de diplomatie pour aplanir les nuances entre les membres d'une famille centriste qui n'a pas été aussi unie, comme elle l'est derrière Juppé, depuis longtemps… A défaut d'avoir son propre compétiteur.

La tournure de la campagne de Sarkozy les a décidés à accélérer. Après avoir poussé sa formation à ne pas participer à la primaire sous prétexte qu'elle ne concerne que la droite, puis courtisé Macron, Lagarde revient dans le jeu avec cet appel. «Gagner la présidentielle pour Juppé […], ce ne sera pas forcément le plus difficile. Par contre le miracle serait qu'il parvienne à construire une majorité d'idées avec le centre vu sa désunion», se désespère un député UDI.