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Libération

Quel est le phénomène météo qui place l’Hérault en vigilance orange ?

publié le 12 octobre 2016 à 20h21

Mercredi, Météo France avait placé l'Hérault en vigilance orange à l'approche de «pluies parfois orageuses, par moments extrêmement intenses» qui devaient survenir dans la nuit. Ces précipitations se poursuivront ce jeudi avec, comme «conséquences possibles», de «violents orages susceptibles de provoquer localement des dégâts importants». Les écoles seront donc fermées. Sur le site de Midi libre, l'information se traduit par «Episode cévenol : l'Hérault placé en vigilance orange». Le quotidien du Sud ne s'embarrasse pas d'explications : il parle d'un «épisode cévenol» comme un commentateur de foot dit hors jeu sans s'occuper des personnes qui ne sont pas familiarisées avec cette règle. Mais pour qui ne vit pas dans le coin, l'expression peut sembler obscure. Alors, qu'est-ce qu'un épisode cévenol ?

Selon Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France, on se trompe de terme. C'est un «épisode méditerranéen» auquel on a affaire en l'espèce. «Ce sont des épisodes assez violents, qui peuvent donner des pluies diluviennes sur l'arc méditerranéen. Ils surviennent le plus souvent à l'automne car la mer est encore bien chaude, ce qui favorise une forte évaporation de l'eau. Cela se produit quand une perturbation arrive - très souvent de l'air froid d'altitude qui vient s'isoler depuis l'Espagne ou le golfe de Gascogne - et qu'elle entre en conflit avec cet air très chaud de basse couche. C'est ce qui crée des situations orageuses avec un cumul de pluies intenses qu' elles peuvent parfois s'apparenter à ce qui tombe sous un cyclone […] avec une montée des eaux dévastatrice sur certaines régions.»

Qu'est-ce qui distingue alors l'épisode cévenol ? C'est «un cas particulier» de l'épisode méditerranéen, qui survient quand «l'air chaud remonte et vient se bloquer sur le relief des Cévennes». Cette chaîne retient les nuages. «Ça fait une alimentation permanente, ces orages se réalimentant par les eaux tombées qui s'évaporent aussitôt.»

Ces phénomènes, pour lesquels on a des témoignages «au moins depuis le Moyen Age», peuvent aussi toucher les Pyrénées-Orientales. L'événement peut être fatal : l'année dernière, une vingtaine de personnes ont été tuées sur la Côte d'Azur.